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Vincent Aubras, 26 ans, gérant de Portefeuille à Bruxelles en Belgique

Publié le 17 avril 2008

Originaire d’un milieu modeste, Vincent a quitté l’île armé d’un Deug de sciences économiques de l’Université de Moufia. Cinq ans plus tard, après un passage par Toulouse et Paris, il occupe le poste de gérant de Portefeuille chez Dexia Asset Management à Bruxelles. Vincent vit en Belgique avec Isnelle, une Réunionnaise avec qui il va bientôt se marier.

Vincent Aubras

D’où êtes vous à la Réunion ?

"Je suis issu d’une famille assez modeste de Trois Bassins : mon père est dessinateur dans le bâtiment et ma mère a été femme au foyer une grande partie de notre enfance à moi et mon frère".

Dans quelles conditions avez-vous quitté l’île ?

"Après mon Deug et mon admission à l’IUP de Toulouse, j’ai commencé à me renseigner sur les bourses, les aides à la mobilité, le prix des logements… Pour financer mon départ, j’ai décidé de travailler. J’avais deux boulots : de 8h à 16h au Centre de loisirs de Trois Bassins et de 18h30 à 00h00 au Mac Do de St Denis. J’ai enchaîné à ce rythme jusqu’à la semaine de mon départ en septembre !"

Et pour le logement ?

"Pour des raisons financières j’avais décidé de faire de la colocation avec un copain de Deug. Après plusieurs coups de fils, nous avons réussi à louer un appartement depuis la Réunion (sans le visiter). Le rendez-vous était fixé avec l’agent immobilier le jour de notre arrivée à Toulouse. Tous les deux boursiers, nous décollions vers une ville inconnue. C’était un peu angoissant, mais tout s’est bien passé !"

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

"Cela fait plus de cinq ans que j’ai quitté la Réunion. Après deux ans à Toulouse puis deux autres années à Paris, je me suis installé en Belgique. Je suis gérant de Portefeuille chez Dexia Asset Management à Bruxelles".

Quels sont vos projets ?

"Je vis avec Isnelle, une Réunionnaise et nous allons bientôt nous marier. Nous ne rentrerons à la Réunion qu’après avoir acquis suffisamment d’expérience professionnelle, pour élever nos futurs enfants sur notre île. J’espère pourvoir continuer dans la finance, mais je sais que cela va être difficile à la Réunion".

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

"Depuis que j’ai quitté mon île, j’ai changé trois fois de ville : Toulouse, Paris, puis Bruxelles. A chaque fois c’est très intéressant de découvrir de nouvelles cultures, de s’adapter, de rencontrer de nouvelles personnes. Mais le plus intéressant, c’est de voir que la Réunion est unique !"

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Le soleil, la mer et plus important la famille (manger en famille le dimanche la case mémé). C’est aussi cette facilité et cette joie de vivre qu’on a à la Réunion".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"A 11 000 km de chez soi, on n’a pas d’autre choix que de se prendre en main et de grandir très vite. Et puis il y a cette ouverture d’esprit dont font preuve les Réunionnais. L’inconvénient, c’est les clichés qui restent liés aux gens des îles : soleil, rhum et sieste…"

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"A part le manque chronique de soleil (rires), la Belgique est un pays très facile à vivre. Bruxelles est une capitale sans les inconvénients, les gens sont très ouverts et sympathiques. Les Belges sont les Réunionnais de l’hémisphère Nord !"

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Pas d’hésitation à avoir, il faut s’ouvrir sur l’extérieur et pour cela, malheureusement quitter pour un temps son paradis. Il faut continuer à donner et préserver une très bonne image de la Réunion".

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