Publicité

Bal Tamoul à Paris dans le cadre du Festival de l’Imaginaire

Publié le 20 avril 2011

Le narlgon, cérémonie du Bal Tamoul à la Réunion, sera joué en deux actes les 21 et 22 mai 2011 à la Maison des Cultures du Monde (Paris 6e) dans le cadre du 15e Festival de l’Imaginaire. Théâtre chanté et dansé originaire de l’Inde du Sud qui s’est créolisé à La Réunion par le biais des engagés indiens, le narglon se pratique à l’occasion de cérémonies religieuses, de mariages ou d’autres événéments festifs, son répertoire empruntant aux grands mythes hindouistes.

Pour gagner des places pour ce spectacle, soyez parmi les premiers à envoyer un email à [email protected] !

Bal Tamoul à Paris dans le cadre du Festival de l’Imaginaire

Lire aussi : Bal Tamoul : les photos

C’est l’association Obli Pa Nout Tradisyon Tamoul (« N’oublie pas notre tradition tamoule »), présidée par M. Jean-Luc Tévanin Singany qui présentera le bal tamoul au public parisien du Festival de l’Imaginaire les samedi 21 mai à 20h30 et dimanche 22 mai à 17h à la Maison des Cultures du Monde, 101 boulevard Raspail 75006 Paris. Métro Notre-Dame-des-Champs ou Saint-Placide, dans le cadre de 2011, Année des Outre-Mer.

Pratiqué depuis le XIXe siècle par les travailleurs indiens de La Réunion, le narlgon est un spectacle total qui mêle scènes chantées, dansées et mimées. Le bal Vali, l’un des Narlgon les plus populaires dans l’île, sera présenté en deux épisodes les 21 et 22 mai 2011, chaque représentation donnant lieu à une expérience différente et unique. Il conte la naissance, l’enfance et les amours de la déesse Vali mais pose aussi la question de la domination et de la suprématie d’une classe sociale sur une autre et d’une possible mixité, d’un métissage heureux.

Le « Bal Valli »

La légende raconte que Valli, née de l’union d’une biche et d’un ascète, fut recueillie et élevée par le chef d’une tribu de chasseurs et sa femme. Envoyée à l’âge de douze ans aux champs afin de surveiller la récolte, le dieu Murugan la remarqua, fut subjugué par sa beauté et voulut aussitôt l’épouser. Il dut user de nombreux stratagèmes afin de conquérir son coeur. Un amour confronté à de nombreux obstacles, mais qui connaîtra un dénouement heureux...

Avec l’association Obli Pa Nout’ Tradisyon Tamoul :

Dionis Tevanin Singaïny, vartial
Daniel Tevanin Singaïny, chant
Jean Luc Tevanin Singaïny, matalon
Allan Poinin Coulin, tarlon
Paul Ramin Mangata, tarlon
Mercey Puylaurent Julius, tarlon
Shiva murugan, danseur
Shankaren ramin mangata, danseur
Michel ringuin velleyen, danseur
Gaulthier Ringuin velleyen, danseur
Djîva Sadeyen, danseur
Ganesha Sadeyen, danseur
Jaygane Sadeyen, danseur
Jean Maurice Tevanin Singaïny, danseur
Quesseven Tevanin Singaïny, danseur
Vidjéyen Tevanin Singaïny, danseur
Vidoulen Tevanin Singaïny, danseur
Félicien Sadeyen, choeur
Pascal Jean Fabrice Sadeyen, choeur
Jean Patrick Sadeyen, choeur
Danyel Waro, choeur

Histoire du Narlgon

Après l’abolition de l’esclavage en 1848 les « engagés », indiens originaires pour la plupart des régions du sud de l’Inde, arrivent massivement sur l’île de la Réunion pour fournir la main d’oeuvre nécessaire à l’exploitation des plantations. Ils vont également offrir à l’île et à ses habitants leurs langues, leurs cultures, leurs arts, leurs divinités, leurs rites, leurs mythes et leur vision du monde en partage.

Parmi ces nombreux apports figure le Narlgon, forme théâtrale originaire du Tamil Nadu qui puise ses sources dans le Terukuttu, théâtre populaire tamoul (présenté lors du 1er Festival de l’Imaginaire en 1997). Également appelé Narlégon ou Nardégom mais plus connu sous l’appellation de bal tamoul ou de bal malbar, cette difficulté à le nommer indique que le métissage est déjà à l’oeuvre dans la désignation même de cette forme de théâtre vernaculaire réunionnais.

Ce processus de créolisation qui sous-tend toute l’histoire et l’évolution du Narlgon depuis le xixe siècle lui confère sa véritable singularité.

narlgon association Obli Pa Nout Tradisyon Tamoul

Cette tradition tamoule est à l’origine pratiquée par les travailleurs agricoles à proximité des temples érigés dans les plantations. Après leurs dures journées de labeur, ces bals leur offrent un espace de liberté, un exutoire, et leur permettent de célébrer la grandeur de l’Inde qu’ils ont dû quitter. Ils revêtent naturellement une fonction cathartique en autorisant un renversement des rôles et des statuts : serviteurs, engagés ou esclaves devenant, l’espace de la représentation, seigneurs, rois ou divinités.

Spectacle total, le Narlgon mêle scènes chantées, dansées et mimées. Au son du matalon et des tarlon, une vingtaine d’acteurs, danseurs et musiciens animent le bal. S’il fait parfois la part belle à l’improvisation, le Narlgon n’en demeure pas moins un genre codifié. Le vartial est le maître de cérémonie. Omniprésent et omniscient, il chante l’épopée en tamoul, dirige les musiciens et le choeur, introduit les personnages, résume les scènes en créole, interpelle le public, tandis que les acteurs miment en silence les actions du récit et exécutent des danses toutes en circonvolutions. Les mouvements et la mise en scène sont épurés car c’est le récit qui structure le spectacle. Le Narlgon est un théâtre de la narration.

Si le répertoire est le plus souvent issu des grandes épopées indiennes comme le Mahâbhârâta et le Râmâyana et des versions tamoules qui en dérivent, les thèmes les plus fréquemment abordés dans les bals sont à l’image des préoccupations passées et présentes des tamouls de la Réunion.

Il en va ainsi de la légende qui sera présentée à Paris en deux parties.

Le bal Vali, l’un des Narlgon les plus populaires dans l’île, raconte la naissance, l’enfance et les amours de la déesse Vali. Il pose la question de la domination et de la suprématie d’une classe sociale sur une autre et d’une possible mixité, d’un métissage heureux.

Vali, née de l’union d’une biche et d’un ascète est recueillie et élevée par le chef d’une tribu de chasseurs et sa femme. Alors qu’elle surveille les champs de millet, Mourougan, dieu majeur de l’Inde dravidienne, la remarque. Subjugué par sa beauté, il veut aussitôt l’épouser, mais doit user de multiples stratagèmes avant de conquérir son coeur. Ils devront ensuite surmonter de nombreux obstacles pour sceller leur union, mais leur amour finira par triompher.

Véritable syncrétisme de la culture tamoule et créole, le Narlgon est métissage par excellence. L’association Obli Pa Nout’ Tradisyon Tamoul perpétue cette tradition moins en référence à l’Inde des origines qu’en fonction de leur histoire insulaire marquée par ce métissage. Emblème vivant mais menacé de la malbarité réunionnaise, le travail de transmission réalisé par cette association qui réunit trois générations sur scène est précieux en ces temps où Bollywood exerce sa fascination sur les plus jeunes.

Cécile Pélissier, secrétaire générale de la Maison des Cultures du Monde

A propos du Festival de l’Imaginaire

15e Festival de l’Imaginaire

Célébrant sa 15e édition, le Festival de l’Imaginaire 2011 met à nouveau à l’honneur la grande diversité des expressions artistiques de par le monde du 10 mars au 15 juin 2011 à la Maison des cultures du monde (MCM) à Paris. Créé en 1997 à l’initiative de la Maison des Cultures du Monde, le Festival de l’Imaginaire fédère au début du printemps (mars-avril) plusieurs institutions parisiennes, régionales et européennes. Scène ouverte aux peuples et civilisations du monde contemporain et à leurs formes d’expression les moins connues ou les plus rares, le Festival de l’Imaginaire relève d’une envie de partage et définit sa politique de programmation sur l’exploration, la découverte et la révélation en cherchant à susciter chez le spectateur une perpétuelle curiosité.

Savants ou populaires, contemporains ou traditionnels, minimalistes ou sophistiqués, les spectacles du Festival de l’Imaginaire sont pour la plupart inédits en France ; d’autres cependant reviennent, après plusieurs années d’absence, que ce soit pour satisfaire le désir de découverte des nouvelles générations de spectateurs ou pour faire découvrir de nouveaux talents. Ainsi, tout au long du festival, se côtoient de grands maîtres de la tradition et de jeunes artistes soucieux d’enrichir et de renouveler un art souvent séculaire.

Chaque année, de nombreux lieux accueillent les spectacles, concerts, performances et rituels du festival.

Le Festival de l’Imaginaire est aussi un espace de réflexion. Expositions, colloques, tables rondes, conférences-démonstration, sur des thèmes culturels ou des faits de société, sont autant d’événements qui proposent de nouveaux repères et permettent d’élargir notre vision du monde.

A propos de la Maison des Cultures du Monde

Association loi 1901 d’intérêt général, la Maison des Cultures du Monde fait découvrir en France depuis 1982 des artistes du monde entier, porteurs d’un art, d’un savoir-faire, et de connaissances précieuses et ancestrales. Elle programme le Festival de l’Imaginaire depuis 1997.

Le site

Lire aussi : Bal Tamoul : les photos

Publicité