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Wilson Martial, choisi pour représenter McDonald’s France aux JO de Pékin

Publié le 19 avril 2008

Employé dans un McDonald’s de Lyon, Wilson a été sélectionné parmi 5 000 salariés pour représenter la France sur le village olympique de Pékin. Grand voyageur ayant quitté l’île juste après le Bac, ce Saint-Andréen de 23 ans se destine à la prêtrise. En charge des jeunes chrétiens de la ville de Rillieux-la-Pape, il occupe également des responsabilités au diocèse de Lyon. Wilson participera au 1er village de la diaspora réunionnaise du 14 au 16 octobre 2009 à Saint-Denis.

Wilson Martial

D’où êtes vous à la Réunion ?

"Je suis originaire de Saint-André et viens d’un milieu modeste. Mon père travaille au sein de la sucrerie de la Réunion en tant que soudeur et ma mère, après s’être longtemps occupée de nous, trouve des petits boulots de temps en temps".

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter l’île ?

"Je pense en premier lieu que je ne suis pas quelqu’un d’insulaire. Pour preuve, lorsque j’étais au collège Mille Roches puis au Lycée Sarda-Garriga, je vouais une fascination pour les langues étrangères et tout ce qui avait attrait à une culture différente de la nôtre. A La Réunion, nous sommes bien servis au niveau des mélanges culturels liés à l’Histoire et aux personnes. Cette idée de quitter l’île était présente depuis des années, j’avais envie de découvrir le monde et connaître tout ce qui s’y passe. La télévision, les magazines, et les journaux ne suffisaient pas ma curiosité. Juste après avoir obtenu mon bac, j’ai donc pris la décision de poursuivre mes études en anglais à Lyon".

Quel a été votre parcours ?

"Le 24 juillet 2002 est une date symbolique qui marque pour moi la fin d’une période et le début d’une nouvelle vie. Avant d’arriver à Lyon, j’ai passé deux mois à Saint-Etienne chez ma tante. J’ai travaillé dans des résidences de personnes âgées en tant qu’agent d’entretien pour me faire un peu d’argent. Et puis, le grand moment, il a fallu partir pour Lyon. J’habitais dans une résidence universitaire où j’ai passé des moments extraordinaires. C’était l’auberge espagnole à grande échelle. Nous étions 1500 étudiants du monde entier. D’ailleurs j’ai toujours des contacts avec eux et leur rends visite dans leurs pays respectifs (ce qui me donne la chance de voyager)".

Et ensuite ?

"Après une année d’études j’ai voulu voir la vie autrement et me détacher de mes parents sur le plan financier. J’ai donc enchaîné les petits boulots : animateur de groupes d’enfants, VRP pour Cegetel, grande distribution… Ces petits boulots m’ont permis de prendre confiance en moi et de savoir la vraie valeur du travail ainsi que le sens des responsabilités. Je suis entré chez Mcdo en tant qu’équiper polyvalent. Par la suite, je suis passé hôte et maintenant je m’occupe du Marketing chez McDonald’s Ampère Victor Hugo, qui se trouve à Lyon dans le 2ème arrondissement".

Parlez nous de votre sélection pour être présent aux JO de Pékin.

"Il n’y a pas très longtemps, un concours interne avait lieu dans tous les McDonald’s de France afin de sélectionner huit personnes pour représenter la marque dans le village olympique aux J.O. de Pékin 2008. J’ai été choisi parmi 5000 salariés. C’est à la fois un honneur pour moi mais pour aussi le McDo que je représente. Ca va être une expérience incroyable puisque 200 personnes des McDonald’s du monde entier vont se réunir en Chine cet été. Quelque part, tout cela est la concrétisation de ce que je voulais depuis que j’ai grandi à la Réunion. C’est sûr : je vais véhiculer l’image de McDo France mais aussi promouvoir mon île natale dès que j’en aurai l’opportunité".

Quels sont vos projets ?

"Je désire m’oriente vers la prêtrise sur Lyon pour pouvoir partager la foi qui m’habite de plus en plus. Pour cela, je suis en relation avec des séminaristes de Lyon mais aussi de la Réunion qui se trouvent à Lyon et qui m’aident beaucoup dans le discernement. Je suis d’ailleurs toujours en contact avec un des prêtres de l’Île, le Père Lillian Payet avec qui j’étais enfant de chœur pendant cinq ans à Saint André. Enfin, je vais participer aux Journées Mondiales de la Jeunesse qui se tiendront à Sydney cet été".

Wilson Martial

En plus de discerner à la vocation de prêtre pour le diocèse de Lyon, Wilson s’est vu confier la mission de s’occuper des jeunes chrétiens de la ville de Rillieux-la-Pape (à quelques kilomètres du centre de Lyon).

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

"Pour moi, la mobilité est une expérience vraiment incroyable avec des moments de joie intenses mais aussi un parcours semé d’embûches. C’est l’expérience véridique de la vie. Par rapport à mes amis, j’ai eu la chance de visiter des pays tels que la Chine, la Russie, le Brésil, l’Italie, la Grèce et très bientôt le Canada, l’Australie et la Nouvelle Zélande. Tout cela pour dire que le fait d’être mobile, de bouger nous permet de conforter ou d’infirmer ce qui se dit dans les médias mais aussi et surtout d’éviter l’ethnocentrisme (juger la culture des autres par rapport à notre propre culture). Du coup, nous devenons plus tolérants et le dialogue s’instaure plus facilement. Cela est une richesse et nous devons tous y prendre part, lorsque que nous avons l’opportunité bien sûr ! "

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Ce qui me manque de la Réunion, c’est cette ambiance de convivialité, les discussions au bord des chemins et aussi le côté zen. Ici, en France métropolitaine tout est fait pour nous rappeler que le temps est rare et précieux. Je ne ressentais pas cette atmosphère à la Réunion".

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"La Réunion est une île merveilleuse qui pour ma part doit être visité par le plus grand nombre de touristes. Je me tiens au courant de ce qui se passe et je vois qu’elle se développe au fur et à mesure sur le plan économique. On y retrouve aujourd’hui pas mal de choses identiques à la Métropole. Ce qui m’inquiète en revanche, c’est la démographie et le taux de chômage élevé. Les autorités prônent la mobilité pour que les jeunes viennent tenter leur chance ici en France, en Europe ou ailleurs. Mais je comprends aussi ceux qui sont attachés à leur île et qui ne veulent pas la laisser".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Le fait de venir de la Réunion me permet d’avoir une vision toute autre sur le plan professionnel. Travaillant dans un McDonald’s, j’arrive à voir les différences sur la motivation de tout un chacun. S’il y a un inconvénient, c’est souvent la couleur de peau qui me semble être un obstacle. Mais il ne faut surtout pas se décourager et en rester là. Il faut se battre davantage".

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

"Il y a quatre Réunionnais qui travaillent avec moi. J’ai la chance d’en rencontrer aussi beaucoup qui sont venus avec le CNARM ou tout seuls pour trouver du travail. Cela fait chaud au cœur dès que l’on se retrouve ! C’est très important de garder des contacts avec les gens de nos racines. Mais le danger, c’est de n’être qu’ensemble et donc de ne plus partir à la rencontre des gens venus d’ailleurs".

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"J’ai un pendentif avec la carte de la Réunion autour du cou que je garde toujours sur moi. Beaucoup de gens me font la remarque et disent qu’ils connaissent la Réunion, qu’ils y sont partis en vacances, ou qu’ils y ont un membre de leur famille. Je suis très ravi de cela. J’ai l’impression que la Réunion est de plus en plus connue. Bravo au comité du tourisme qui doit faire un travail phénoménal".

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"Je suis tombé sous le charme de la ville de Lyon. C’est une ville splendide à la fois pas trop grande et à la fois pas trop petite où l’on peut trouver généralement tout ce que l’on veut. Sur les habitants, je ne préfère pas porter de jugement. Comme partout vous avez des gens froids, chaleureux, timides ou expansifs…"

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

"C’est une excellente opportunité que vous offrez aux Réunionnais du monde de s’exprimer et voir à quel point nous sommes présents sur la planète".


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