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Un Réunionnais sur quatre a déjà vécu hors de la Réunion

Publié le 10 mai 2011

L’enquête « Migrations, Famille et Vieillissement » menée par l’Ined et l’Insee (1ere grande enquête engagée simultanément dans les quatre départements d’outre-mer) a livré ses enseignements. Un Réunionnais sur quatre est déjà parti pour des séjours de plus de 6 mois, au motif du service militaire, pour poursuivre des études ou trouver un emploi. Lorsqu’ils reviennent, ils occupent généralement une position plus favorable sur le marché de l’emploi. De même, un Réunionnais sur quatre n’a jamais quitté son département.

photo : INSEE

26% des Réunionnais ont déjà vécu hors de la Réunion pour de longues périodes et 47% ont déjà quitté l’île pour des séjours inférieurs à 6 mois. L’expérience de la migration est toutefois moins fréquente qu’aux Antilles, où plus de 30 % des personnes de 18 à 79 ans et qui y vivent, ont déjà quitté leur département pour un séjour d’au moins six mois. Ainsi, plus d’un Réunionnais sur quatre n’a jamais quitté l’île, contre un Antillais sur sept.

94 % des natifs de retour à La Réunion ont privilégié la France métropolitaine comme lieu de séjour. Les personnes qui partent longtemps sont très majoritairement des jeunes adultes de moins de 34 ans (neuf sur dix), quelle que soit la génération. Ils sont même âgés principalement de 18 à 24 ans (près de 7 sur 10).

Le motif de départ a été en premier lieu le service militaire pour les hommes, puis l’emploi et les études. Pour les femmes, l’emploi, les raisons familiales et les études sont invoquées. Les émigrants pour un emploi affichent la durée moyenne de séjour la plus longue : 7,9 ans. Dans le cadre du service militaire, la durée du séjour est la plus courte : 2,2 ans.

Les natifs de retour sont les plus diplômés des Réunionnais vivant sur l’île en 2009. Principalement ceux partis pour poursuivre des études, qui sont ainsi mieux formés et plus qualifiés : 57 % d’entre eux sont diplômés du supérieur. Ils occupent logiquement une position très favorable sur le marché de l’emploi et affichent la meilleure réinsertion économique.

graphique : INSEE

À l’opposé, les Réunionnais qui n’ont jamais quitté l’île sont plus fréquemment en situation précaire. Ils cumulent les difficultés socio-économiques : les deux tiers n’ont aucun diplôme et moins de trois sur dix exercent une activité.

Par ailleurs, 40 % des Réunionnais âgés de 18 à 34 ans seraient prêts à quitter leur département de naissance pour un emploi ; la majorité (57 %) conditionne néanmoins leur départ à la possibilité d’un retour.

La migration des natifs a aussi des effets différés sur la composition de la population réunionnaise. Ainsi, parmi les personnes nées en France métropolitaine installées à La Réunion, bon nombre ont une attache forte avec le département. Elles en sont originaires, par leur(s) parent(s) ou ascendant(s). Ainsi, un quart des immigrants nés en France métropolitaine et qui résident à La Réunion sont des « originaires » de l’île. Leur présence témoigne en quelque sorte d’un « effet d’après-coup » de l’émigration de Réunionnais partis en nombre vers la France métropolitaine dès les années 70. Ils y ont souvent vu naître et grandir leurs enfants, voire petits-enfants.

Source : INSEE

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