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Younous Ahamed, Consultant dans la lutte contre le Sida en Guinée

Publié le 10 février 2006

Younous sur les routes de Guinée, où il mène la lutte contre le virus HIV. Embauché par le Bureau d’études allemand GFA Medica au poste de Consultant Information Education Communication, cet ex-volontaire du progrès réunionnais déborde d’activités. A 28 ans, il est amené à concevoir et développer sur le terrain des campagnes incitant les Guinéens à se protéger. Diplômé d’une Maîtrise de sociologie à la Sorbonne, Younous exerce aussi ses nombreux talents parallèlement à son métier : écrivain, compositeur de textes pour "Tsilaosa"(groupe de maloya à Paris), producteur d’un groupe de rap guinéen et d’une compilation rap contre le sida, etc.

Younous Ahamed


D’où venez-vous ?

"Je suis né à Saint-Louis, métis de mère réunionnaise et de père grand-comorien. Issu d’un environnement socio-économique très défavorisé. En 1995, j’ai quitté la Réunion pour faire des études de psychologie et de sociologie à la Sorbonne. J’ai été très rapidement amené à prendre des responsabilités dans le tissu associatif estudiantin réunionnais à Paris et en France en général. Cette attitude militante s’est poursuivie à différents niveaux jusqu’à mon retour dans l’île, à priori définitif, après ma maîtrise en 2001".


Que s’est-il passé ?

"Ce retour aura été une parenthèse où mon profil de militant culturel et politique s’est affiné. Parenthèse, parce que un an après, je reprenais les chemins de la mobilité. En 2002, l’Association Française des Volontaires du Progrès, en partenariat avec le Conseil Régional de la Réunion, lançait la première vague de Volontaires du Progrès réunionnais. Ces VP étaient des pionniers de la coopération humaine régionale. Leur pays d’affectation était les Comores. Aux côtés de trois autres jeunes, j’avais l’honneur de faire partie de cette première génération de VP réunionnais".

Racontez-nous votre passage aux Comores.

"Je suis resté près de huit mois en Grande Comore, où j’étais responsable de l’antenne du PDLC (Programme de Développement Local aux Comores). Pendant ces huit mois, je me suis lié d’amitié avec une déconcertante facilité avec les responsables politiques du pays mais aussi avec les jeunes en situation de galère. Puis, en concertation avec le chef de la coopération sur place, je décidais de poursuivre mon expérience dans un autre pays. L’AFVP me proposa alors un poste en Guinée... que j’accepta".

La Guinée, c’est là où vous vivez aujourd’hui.

"Arrivé en Guinée Conakry en juin 2003, ce qui me frappa sur le coup c’était de voir des flamboyants en fleur... Ce qui me frappa aussi, c’était les variétés de vert qu’offrait la nature à qui prenait le temps de regarder sur la route qui mène de Conakry à Labé, au coeur du Fouta Djallon. C’est à Labé, en tant que Volontaire de Progrès, que j’ai travaillé deux ans dans le projet hydraulique "Villageoise Fouta Djallon II". Après mon contrat de Volontaire du Progrès, j’ai été embauché par un bureau d’études allemand en tant qu’expert sur un projet de lutte contre le SIDA".

Younous Ahamed

Quels sont vos projets ?

"Je souhaite poursuivre une carrière dans le milieu du développement international. En particulier dans le cadre de la coopération régionale avec les pays de la zone indiaocéanique".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"L’humilité, l’audace, même si la Réunion me manque. En Guinée, il est très difficile d’avoir les épices de la Réunion, cela me manque terriblement. Et, bien évidemment, tout ce qui a trait aux percées technologiques..."

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Je pense que si j’étais ailleurs qu’à la Réunion en 2002, je n’aurais pas saisi l’opportunité offerte par l’AFVP et le Conseil Régional. Donc je n’aurais pas entamé de carrière internationale. Aussi, être réunionnais me place en tant qu’observateur et contributeur privilégié dans les pays où j’ai à travailler, car une certaine confiance entre les populations et moi s’installe plus facilement qu’avec des occidentaux plus classiques..."


Quelle est l’image de l’île là où vous vivez ?

"En Guinée, la Réunion n’est guère connue. Cependant les collégiens et lycéens sont quelques fois capables de la qualifier de Dom. Certains de mes amis chantent à merveille du Danyèl Waro ou du Alain Peters, et bien plus encore rêvent de découvrir l’île".

Younous Ahamed
Partie intérieure d’un dépliant distribué en Guinée. Younous fait la démonstration.
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