Publicité

Sophie Lacaille, chanteuse du groupe Mayé au Québec

Publié le 15 août 2011

"J’ai 23 ans et je suis actuellement étudiante à Montréal en communication. Il y a deux ans environ, nous avons monté un groupe appelé Mayé avec des amis réunionnais, mauriciens et québécois. Nous présentons les musiques traditionnelles de l’Océan Indien au public Québécois (Séga, Séggae et Maloya)".

groupe Mayé
de droite à gauche : Cédric Picard, Sophie Lacaille, Jérôme Cadet (debout), Gérard Rose (accroupi), Julien Rose et Paul Tibère (allongé)

D’où êtes vous à la Réunion ?

Pour ma part je suis de La Possession, tout comme Jérôme et Julie.
Paul est originaire des hauts de Saint-Paul (Le Guillaume) et Cédric est de Saint-Pierre.

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter l’île ?

J’ai quitté la Réunion pour la première fois après l’obtention de mon baccalauréat Littéraire afin de poursuivre des études universitaires en Australie (Perth), puis un an plus tard je suis venue au Québec pour poursuivre mes études. Pour les autres membres réunionnais du groupe Mayé c’est la même raison qui les a poussé à quitter la Réunion : les études.
Il n’y a que Cédric (étant plus âgé) qui a quitté la Réunion avec sa femme et ses deux enfants pour s’installer au Québec et démarrer une nouvelle expérience.

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

La plupart d’entre nous avons apporté des instruments tels que des kayambs, des triangles, des guitares et autres percussions. Ces objets font partie intégrante de notre activité musicale et nous suivent encore aujourd’hui ! Ne pouvant pas transporter de roulèr dans nos valises, nous en avons fait construire un au début de notre formation et lorsque Cédric a rejoint le groupe, il a pu nous en construire d’autres. Sculpteur de métier, il est connu à la Réunion pour construire des percussions pour de nombreux artistes réunionnais !

Quel a été votre parcours (arrivée, anecdotes, étapes) ?

Nous sommes tous plus ou moins arrivés il y a trois - quatre ans au Québec.
Après avoir monté le groupe nous avons vite commencé à faire des concerts sur les scènes montréalaises. Nous avons commencé à jouer dans un Club Africain bien connu ici, le Club Balattou et nous y jouons toujours dès que l’occasion se présente.
Nous avons participé en 2009 à un concours que les Productions Nuits d’Afrique organise chaque année à Montréal : les Syli d’or. Nous avons gagné la seconde place sur 36 groupes, ce qui nous a permis de participer au Festival Nuits d’Afrique. Ce fut une belle expérience et ce fut notre plus grosse scène jusqu’à présent !

Quels sont vos projets ?

Nous composons de plus en plus et nous aimerions rassembler toutes nos compositions sur un CD afin de faire découvrir au public notre musique et nos idées. Peut-être en 2012 ! Nous faisons déjà découvrir quelques compositions sur notre site MySpace : myspace.com/mizikmaye

Mayé en spectacle au Balattou Montréal

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

Personnellement j’ai toujours voulu partir et découvrir d’autres cultures. Je ne suis pas déçue de toutes ces expériences que je vis encore aujourd’hui. Mais si la mobilité m’a apporté quelque chose, c’est le rapprochement avec mon île, ma culture, ma famille. Je dis toujours que c’est lorsque l’on quitte son île qu’on se rend compte de sa beauté et de sa valeur. Généralement la majorité des Réunionnais qui sont au Québec ont le même discours.

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

Quand l’hiver bat son plein à Montréal, je crois que la chaleur tropicale de la Réunion nous manque à tous ! Ma famille me manque beaucoup bien évidemment et parfois la cuisine créole me manque aussi mais je trouve toujours le moyen de faire cuire mon carry ici !
Les couleurs de l’île me manquent, la couleur des gens et la couleur des paysages aussi.

Avez-vous des contacts avec d’autres Réunionnais au Québec ?

Je connaissais déjà des Réunionnais qui étaient installés au Québec et j’en ai rencontré plein d’autres. Nous avons tous formé un large cercle d’ami(e)s. Nous avons pu rencontrer les responsables de l’Association des Réunionnais du Québec également. Que de belles rencontres amicales !

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

A notre arrivée au Québec, la Réunion n’était pas encore très connue. Nous remarquons que depuis ces trois dernières années, la population québécoise s’y connait de plus en plus au sujet de l’île de la Réunion. Il est évident que les gens assimilent la Réunion aux tropiques, au soleil et au farniente. Mais beaucoup m’ont parlé de la notion de métissage et de la tolérance dont fait preuve la population réunionnaise.

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Je me retrouve comme un poisson dans l’eau à Montréal car c’est une ville très métissée elle-même. On y rencontre beaucoup de gens de différentes cultures et la population québécoise a été à la hauteur de mes attentes : très serviable et sympathique.
Pour ce qui est de l’hiver je n’ai pas été déçue non plus. C’est toujours une expérience hors du commun quand on est réunionnais, quand il tombe près de 20 cm de neige par jour en hiver, on sait qu’on est bel et bien au Québec !

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

De prendre leur courage à deux mains et de voyager, de partir (pour mieux revenir bien évidemment). Aussi de rester attachés à leur culture et à ce qui les a bercé toute leur vie. D’ouvrir leur esprit à d’autres cultures et de ne pas oublier l’histoire de nos ancêtres car c’est ça qui fait que nous avons une si belle identité.

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

C’est un super site, très intéressant, pratique pour les offres d’emploi et très informatif ! Comme on dit chez nous : "Larg’ pa oté !"

Lire aussi : Le groupe Mayé porte la musique de la Réunion jusqu’au Québec

Les onze membres du groupe Mayé

- Déborah HASSING (île Maurice) - Danse
- Veerona VEERABADREN (île Maurice) - Danse
- Julie THIERRY (île de la Réunion) - Choeurs et percussions
- Julien ROSE (Québec) - Batterie et percussions
- Gérard ROSE (île Maurice) - percussions
- Paul TIBERE (île de la Réunion) - Basse et percussions
- Cédric PICARD (île de la Réunion) - Percussions
- Jérôme CADET (île de la Réunion) - Guitare et percussions
- Deny AMOURDON (île Maurice) - Guitare solo
- Lynley COTTE (île Maurice) - Clavier
- Sophie LACAILLE (île de la Réunion) - Chant lead - percussions

Publicité