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Economie : les moteurs de la croissance à la Réunion

Publié le 9 octobre 2007

Sous le titre "Emergence de nouveaux moteurs de croissance", le dernier rapport du projet CEROM (Comptes économiques rapides pour l’Outre-Mer) met en lumière le développement économique de la Réunion au cours de la décennie 1993-2002. Ce dynamisme de l’économie réunionnaise n’est pas forcément connu, les analyses macro-économiques sont en effet rares. Les études déjà réalisées en Guadeloupe et en Martinique montrent que ces économies insulaires sont particulièrement dynamiques et que l’image souvent véhiculée d’une économie "assistée" correspond peu à la réalité. Le rapport CEROM est piloté par l’Insee, l’Iedom et l’AFD (Agence française de Développement). Extraits...

"Entre 1993 et 2002, La Réunion a été la région française la plus dynamique en terme de croissance économique. Les gains de productivité globaux ont été deux fois supérieurs à la moyenne française. Le revenu par habitant, exprimé en pourcentage de la moyenne nationale, a progressé de huit points (de 57 % en 1993 à 65 % en 2002).

À travers cette croissance, c’est bien une “nouvelle économie” réunionnaise qui semble prendre son essor, s’appuyant sur des services marchands à destination des particuliers et des entreprises, mais qui donne aussi une place croissante à de petites activités industrielles dans l’agroalimentaire ou les biens d’équipement. Cette nouvelle économie remplace en termes de poids économique (dans le PIB ou dans les exportations) une économie traditionnelle fondée sur l’agriculture et la filière sucrière dont le poids relatif diminue. Elle supplée également comme moteur de croissance, les activités toujours dominantes considérés comme caractéristiques de l’économie réunionnaise récente : administration, commerce, bâtiment.

L’économie réunionnaise est ainsi devenue une économie de services, lesquels créent 84 % de la valeur ajoutée. Services marchands et services administrés se partagent, à parts égales, l’essentiel de la création de richesse. Les entreprises sont devenues un vecteur de cette transformation structurelle. Près du quart de la valeur ajoutée créée par les sociétés a été investie au cours de la période. Une forte concurrence sur le marché intérieur a initié ce mouvement où les progrès de productivité ont permis de maintenir la stabilité des prix.

De nouvelles activités de services mais aussi industrielles se sont développées rapidement. Ces activités sont liées à des modes de consommation en plein essor de la part des ménages (immobilier, tourisme, télécommunications, transports) et des entreprises (services aux entreprises, services financiers) et à la progression de l’import substitution. C’est la dynamique de ces activités, associée à un phénomène plus vaste de modernisation (de la distribution par exemple), qui tire la croissance réunionnaise.

Le logement sous toutes ses formes – construction, amélioration, acquisition, location – a été l’activité la plus dynamique de l’économie. Mais, d’autres sources de croissance, moins attendues et plus prometteuses, ont également oeuvré. Tout semble indiquer qu’il reste des marges de manœuvre pour poursuivre cette dynamique entrepreneuriale, y compris sur le marché intérieur en ce qui concerne par exemple les petites entreprises de services, mais aussi de manière plus large sur les marchés extérieurs. En effet, les exportations ont crû à un rythme moyen de plus de 8 % l’an, notamment sous l’impact du secteur touristique.

Les ménages ont été les principaux bénéficiaires de la croissance, recevant les trois quarts des revenus créés par l’économie. La progression des revenus a davantage profité aux ménages modestes et s’est donc accompagnée d’une réduction sensible des inégalités. Le pouvoir d’achat moyen par habitant s’est élevé de plus d’un quart entre 1993 et 2002, entraînant une évolution du comportement des ménages, notamment vers l’épargne, l’amélioration des logements et la consommation de services".

* Pour lire le rapport dans sa totalité, cliquer ICI (site de l’Insee Réunion).

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