Publicité

Lazaret de Saint-Denis : un chantier archéologique chargé d’histoire

Publié le 16 décembre 2011

À l’instar du Lazaret de La Possession, dont le chantier s’achève, le site du Lazaret n°2 se compose de plusieurs bâtiments de quarantaine. Situé en rive droite de la ravine de la Grande-Chaloupe à 200m au sud du Lazaret n°1, le site est resté dans son état d’abandon et fera l’objet dès 2012 d’une étude patrimoniale approfondie.

Lazaret de Saint-Denis : un chantier archéologique chargé d’histoire
Lazaret n°2, aspect d’un bâtiment ayant servi de réfectoire et de dortoir

Le Conseil Général de La Réunion, propriétaire du bâtiment, a procédé au recrutement de la jeune archéologue Anne-Laure DIJOUX qui aura pour mission de conduire l’étude du Lazaret n°2. Le projet comportera plusieurs phases dont une étude archéologique du bâti et la fouille méthodique de différents secteurs tels que l’ancien cimetière et les murs d’enceinte. L’équipe d’intervention sera diversifiée, et composée de plusieurs spécialistes scientifiques et techniques, ainsi que de personnels en insertion professionnelle.

Les recherches archéologiques sur des bâtiments en élévation ont pour objectif de comprendre l’évolution du bâti au fil du temps. C’est ainsi qu’en étudiant les enduits, les traces d’outils et les matériaux utilisés pour la construction des structures, on peut restituer la chronologie et les différentes phases d’aménagement des bâtiments. L’étude du bâti constitue un préalable indispensable avant toute étape de restauration, celle-ci fournissant tous les éléments nécessaires sur la connaissance de l’architecture des lieux. Une étude archéologique du cimetière permettra de documenter cet ensemble funéraire sur plusieurs points. Le chantier se voudra pédagogique (chantier dit « école »), ouvert au public, accessible aux étudiants de l’Université de La Réunion et aux différentes associations oeuvrant sur le secteur de la Grande-Chaloupe.

Le développement de l’archéologie à La Réunion – la place du chantier archéologique du Lazaret n°2

L’archéologie constitue l’une des priorités de la Direction des affaires culturelles
océan indien, selon la volonté affirmée par le Préfet de la Réunion et le
ministère de la culture et de la communication de doter notre région de tous les
dispositifs existant en France pour l’étude, la conservation et la valorisation de
ce patrimoine. Après la création en 2010 d’un poste de conservateur au sein des
services de l’État, le recrutement en 2011 d’un archéologue par la collectivité
départementale constitue un atout important pour la professionnalisation et la
pérennisation des recherches archéologiques à la Réunion. Le projet développé
par le Conseil Général de la Réunion sur un site emblématique de l’histoire
de l’île donne ainsi un élan déterminant à la mise en place d’une nouvelle
programmation, au déploiement d’équipes, de formations, de partenariats et
de dispositifs inédits. Cette perspective, que complètent notamment un projet
universitaire sur le marronnage, des recherches sous-marines ou la mise en
place de l’archéologie préventive, ouvre un nouvel horizon à cette discipline
tant attendue à la Réunion.

Édouard JACQUOT, conservateur régional de l’archéologie, DAC oi

Lire aussi : Lazaret de La Possession : un lieu de visite et d’histoire

Publicité