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Globe-trotters réunionnais : instantanés de Saïgon

Publié le 11 janvier 2012

Extrait du N°3 du magazine Bat’Carré - 2006, Rodolphe et Nirina, deux Réunionnais, décident de tout quitter - maison, travail et position sociale - et embarquent pour l’aventure d’une vite, quasiment sans budget. Leur intention ? Vivre cette précieuse existence. Vivre leurs rêves intensément. Et apprendre. Après plus de 200 000 km parcourus - cinq fois la planète terre ! - durant 1490 jours dans près de 25 pays. Ils partagent avec plaisir leur carnet de voyage.

Saïgon

Le but de notre voyage était la rencontre avec
« l’Autre », homme ou femme, mais citoyen du
monde. En atterrissant à Ho Chi Minh City, l’évidence
s’imposait : nous n’allions pas découvrir la
ville, c’est la ville qui nous accueillait. Et elle était
cette autre, personnage remarquable et bienveillant
à l’histoire et à la beauté transcendante…
Tout d’abord il y a la chaleur, suffocante en ce mois
de mousson. Puis les parfums et les couleurs qui,
malgré la terrible pollution, se frayent un chemin
parfait jusqu’à nos sens impatients. Enfin, il y a les
sourires. Et là, nous revivons.

Pourtant, lorsque nous parcourons les premiers
kilomètres vers le District 1, des images d’une
violence terrifiante me reviennent à l’esprit et me
bouleversent : le pays a connu un conflit sans
précédent seize années durant. Et les stigmates
sont encore présents, dans la mémoire collective
et tenace d’une population forte, fière et émouvante.
Et puis, imaginez : tous ces jeunes vietnamiens
sont la première génération à ne jamais
avoir connu les affres de la guerre !

Saïgon
Aux côtés des Vespa
et autres Lambretta,
ces Honda Super Cub
d’avant guerre circulent
toujours librement
dans les rues embouteillées
de l’ex-Saïgon, qui compte
10 millions de deux roues !

Hô-Chi-Minh-Ville - Thành phô Hô Chí Minh en
vietnamien, et anciennement Saïgon jusqu’en
1975, date à laquelle les vainqueurs communistes
officialisèrent son nom - est la plus grande ville
du Vietnam, véritable poumon économique d’un
pays en pleine mutation.

La tour métallique et argentée remplace le parc
vert et boisé, vélos et autres cyclo-pousse se
rangent désormais sur le bas-côté pour laisser
place à de rutilantes automobiles, et les petits
étals, jadis si encombrés, s’effacent devant la
puissance des grands centres commerciaux.

Mais l’élégance et le mystère subjuguent toujours
autant le voyageur déraciné, car la ville, sans état
d’âme ni pudeur, ne cache rien de sa beauté.
Des fleurs gigantesques et blanches virevoltent
le long des petites ruelles labyrinthiques et grises,
tandis que le chant d’un bruant huppé - une dame
sans âge ne cesse de le titiller - s’envole au loin
vers d’épais nuages chargés d’eau.

Au milieu des millions de motos, nous nous arrêtons
pour déguster une délicieuse et parfumée
Pho –soupe brûlante aux épices que l’on boit ici
à toute heure du jour et de la nuit.
Le balai des sourires lui, ne s’arrête pas un seul
instant. Et de la somme de ces individualités
lumineuses jaillit l’essence de la ville : un rêve
lancinant qui subjugue et rayonne.

Lire l’intégralité du N°3 de Bat Carré sur le site batcarre.com

En savoir plus sur le voyage de Rodolphe et Nirina

Saïgon
Boom économique
et démographique
ont favorisé
le développement
anarchique de la ville,
illustré par le maillage
des câbles électriques
qui prolifère à tous
les coins de rue.
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