Publicité

Lolita Ranguin, en recherche d’emploi à la Réunion

Publié le 22 janvier 2012

Originaire de l’Etang-Salé les Hauts, Lolita a quitté l’île pour compléter ses études, jusqu’au Master 2 de droit privé général. Après un poste de Juriste - Chargée de clientèle juridique à l’Office Spéciale de Publicité à Paris, elle souhaite, à 27 ans, rentrer travailler à la Réunion.

Lolita Ranguin

 
Dans quelles conditions avez-vous quitté l’île ?

Après une première année de droit à l’Université de la Réunion, j’ai voulu poursuivre mes études en métropole. Cette décision de quitter le département est aussi motivée par l’envie de découvrir autre chose ! Je me souviens des préparatifs de mon départ : ma valise était remplie d’une collection incroyable de "lambes" aux couleurs chatoyantes ! D’ailleurs, ils me suivent à chacun de mes voyages. Il en est de même d’une statuette en bois représentant une tortue et d’un porte-clés en forme de margouillat. Sans oublier les inévitables tongs...

Quel a été votre parcours ?

Je suis arrivée à Paris en septembre 2004. Officiellement, à cette période, c’est encore l’été. Quelle ne fut pas ma surprise de voir que le ciel était très gris et qu’il faisait froid !
Et oui, la chaleur n’est pas la même... J’ai été impressionnée par le côté gigantesque de Paris, avec ses transports, ses multiples quartiers, sa population, ses magasins. Etudiante, j’ai travaillé pendant mes vacances dans les hôpitaux Saint-Antoine et Pitié-Salpétriêre en tant que saisonnière. Les emplois dans le domaine juridique étant restreints, il fallait bien que je me débrouille pour payer mes bouquins... J’en garde des souvenirs incroyables, car j’ai découvert un monde que j’ignorais, avec les bons moments et les difficultés, sans oublier les rencontres enrichissantes !

Et ensuite ?

Après de nombreux stages, j’ai volontairement diversifié mon parcours en complétant mon cursus initial avec un stage de six mois dans la stratégie de communication des entreprises. Puis, j’ai occupé un poste de juriste-chargée de clientèle juridique au sein de l’Office Spécial de Publicité. Il s’agit de la première régie de publicité légale sur le marché français. Elle travaille pour des titres tels que La Tribune, Libération, Le Figaro et Le Parisien. Sans oublier les collaborations étroites avec Le Monde et toute la presse quotidienne régionale.

Quels sont vos projets ?

J’ai de multiples projets en tête. Mais s’il y en a un qui me tient particulièrement à coeur, c’est de rentrer à la Réunion, dans le but d’apporter (et d’acquérir) des compétences au profit de notre île.
Le dessein peut paraître pompeux, mais n’est-ce pas l’idée que l’on véhicule à la jeunesse réunionnaise ? A savoir : partir pour mieux revenir ? Comme je suis polyvalente et que je dispose d’une faculté d’adaptation certaine, je recherche dans le domaine juridique, médiatique ou publicitaire.

Que vous a apporté l’expérience de la mobilité ?

La mobilité est, à mon sens, synonyme de découverte. J’ai pu découvrir d’autres cultures (j’ai visité la France de long en large, sans oublier les voyages en Europe), d’autres manières de voir et de penser les choses. Bref, cela m’a permis d’avoir une certaine ouverture d’esprit !

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

Fille de l’Etang-Salé, la plage et le soleil m’ont cruellement fait défaut... Sans oublier la douceur de vivre, ma famille, la gentillesse des gens... et les carris ! La culture réunionnaise dans son ensemble.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

Pour les points négatifs : l’explosion du taux de chômage, des écarts de plus en plus grandissants, la persistance des inégalités. Je ne veux pas jeter de l’huile sur le feu, mais ces situations deviennent alarmantes. Bien évidemment, ce schéma est partout pareil. Mais pendant longtemps à La Réunion, les gens n’étaient ni trop riches, ni trop pauvres. Force est de constater que la balance pèse plus du mauvais côté...
Néanmoins, il existe des points positifs : le développement des infrastructures (pour citer la Route des Tamarins) et l’ouverture à l’international grâce à l’entrée de La Réunion dans le patrimoine mondial de l’UNESCO (générant ainsi des emplois et le développement de la protection écologique). Le tissu économique, malgré ses failles, tend à se renforcer grâce à davantage d’incitation à l’initiative entrepreneuriale.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

Je n’ai pas eu véritablement d’inconvénients dûs à mes origines, mis à part certains collègues qui ont des "a priori" infondés sur les îliens (que nous sommes paresseux et donc, forcément incompétents...). Côté avantage, le fait que je vienne de La Réunion attise la curiosité des employeurs !

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Lorsque je suis arrivée, j’ai eu la chance que beaucoup de mes amis soient déjà installés en métropole. Puis, j’ai rencontré d’autres Réunionnais dans le cadre d’événements et de festivités. D’où l’établissement de contacts pour se soutenir et s’entraider ! Mais j’avoue que dans le cadre professionnel, ça ne m’est pas encore arrivé.

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Ayant vécu sept ans à Paris, j’ai eu droit à deux types de commentaires. D’un côté, pour la majorité des Parisiens que je connais, La Réunion, c’est le paradis ! L’image qu’ils ont relève de la carte postale : plage et cocotiers. De l’autre côté, au contraire, certains se demandent si c’est bien un département français, s’il y a des voitures et si la population vit encore dans des cases en paille avec pour unique tenue vestimentaire un pagne ! Raison de plus pour leur faire découvrir la Réunion, car je tiens à faire connaître notre île ! D’ailleurs, c’est un excellent sujet de conversation. Cela fait à peine six mois que je vis à Hyères-les-Palmiers, dans la région PACA. Du coup, l’occasion de connaître l’opinion des habitants ne s’est pas encore présentée...

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

A Paris, la culture de l’individualisme est omniprésente : c’est "chacun pour soi et Dieu pour tous" ! Mais une fois qu’on s’y adapte, on découvre que cette ville regorge de richesses, surtout culturelles. Sans oublier qu’on y fait des rencontres enrichissantes. Pour ce qui est du Sud, étant domiciliée à 50 km de Saint-Tropez, les gens sont très axés sur leur apparence. La Côte d’azur est ultra-urbanisée... Mais l’arrière-pays est magnifique !

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

En un seul mot : bougez ! La Réunion est certes magnifique, mais il ne faut pas hésiter à partir pour apprendre, découvrir et se surpasser. Il ne s’agit absolument pas d’oublier d’où l’on vient ou de s’exiler, mais je pense que la mobilité est un atout indispensable si on envisage de revenir.
Et puis, les voyages forment la jeunesse !

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

Grâce à ce site, j’ai pu retrouver pas mal de personnes perdues de vue !
Actuellement, comme je cherche à m’installer à La Réunion, il m’apporte des conseils précieux et m’aide dans ma recherche d’emploi.

Voir les interviews « Spécial retour » et les Offres d’emploi

Le profil de Lolita Ranguin

Publicité