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Alexandre de Cotte, 26 ans, ingénieur dans une concession pétrolière en Angola

Publié le 15 avril 2007

Diplômé de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tarbes, Alexandre travaille en tant que VIE pour Total sur un champ pétrolifère angolais. Installé à Luanda depuis le début de l’année, ce dionysien voyageur se destine à une carrière dans l’industrie pétrolière, car elle permet d’énormément bouger !

Alexandre de Cotte
En visite au barrage de Cabambe (Angola).

Racontez-nous votre parcours.

"Je suis originaire de Saint Denis et j’ai toujours vécu entre Saint François et La Montagne. J’ai passé mon bac au lycée Lislet Geoffroy, et ensuite j’ai fait un an de classe préparatoire aux grandes écoles au lycée Leconte De Lisle. Malheureusement cette année de prépa n’a pas été concluante pour moi, et j’ai décidé de passer des concours pour rentrer directement dans une école d’ingénieur à prépa intégrée. C’est comme ça que j’ai été admis dans le groupe ENI (Ecoles Nationales d’Ingénieurs), à Tarbes, aux pieds des Pyrénées".

Que s’est-il passé ensuite ?

"J’ai fini ma formation d’ingénieur en juillet 2006. J’ai effectué mon projet de fin d’études en entreprise à l’étranger, dans la filiale du groupe Total aux Emirats Arabes Unis. Suite à ce stage, j’ai été recruté à mon poste actuel, en Angola. Je suis Ingénieur Support de Maintenance, rattaché au « bloc 17 ». C’est une concession où la compagnie exploite des champs pétrolifères en offshore profond. Je suis actuellement dans ce pays dans le cadre d’un V.I.E. (Volontariat International en Entreprise). Je suis installé à Luanda, la capitale du pays, depuis janvier 2007, et vais y rester au moins jusqu’à la fin de mon contrat en juillet 2008".

Quels sont vos projets ?

"J’ai débuté mon V.I.E. il n’y a pas si longtemps que ça, et pour l’instant je ne pense pas encore à autre chose que d’accumuler de l’expérience au jour le jour. D’ici l’année prochaine je verrai vers quel domaine m’orienter. Je ne pense pas rentrer à la Réunion de suite après l’Angola, et je n’ai certainement pas envie de travailler par la suite en métropole, alors pourquoi pas découvrir d’autres pays ? C’est pour cette raison que je m’intéresse à cette industrie, car elle permet d’énormément voyager !"

Etes-vous intéressé par une embauche chez Total ?

"Ce n’est pas parce que je suis VIE pour Total que je me destine obligatoirement à être employé par cette multinationale. Rien n’oblige, dans le contrat que j’ai signé, l’entreprise d’accueil à m’offrir un poste, ou moi à accepter une proposition d’embauche à la fin de mes 18 mois en Angola. C’est encore trop tôt à mon sens pour me soucier de l’embauche. Je garde néanmoins en tête que le groupe BOURBON (originaire de la Réunion) est leader mondial des services maritimes offshore, qu’il travaille avec les pétroliers, qu’il est présent dans le monde entier, et qu’il a eu une très forte progression de ses résultats en 2006".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Je sais placer un peu plus villes sur une carte qu’avant de partir... Maintenant en plus de Hellbourg, St Pierre et Ste Suzanne, je sais où se trouvent Tarbes, Abu Dhabi, Orlando, Lisbonne et Luanda. Plus sérieusement, je suis vraiment content d’avoir choisi le cursus que j’ai fait jusqu’à maintenant. Les différents stages que j’ai pu effectuer à l’étranger pour ma formation m’ont donné l’envie de bouger. Et comme à chaque fois que je suis parti, les entreprises pour lesquelles je travaillais ont pris en charge les billets d’avion et mon logement sur place, ça ne m’a pas coûté grand chose !"

Alexandre de Cotte
Lors d’une sortie dans le désert Emirati près de la frontière avec l’Oman.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Il n’y a pas vraiment d’inconvénient à être Réunionnais, en tout cas je ne l’ai jamais ressenti comme ça. Je pense plutôt que les gens se sont dit en lisant mon CV : "Tiens, il a déjà quitté sa famille pour ses études, il doit être un peu mobile déjà."

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Je réponds tout de suite la famille, ensuite viennent les amis évidemment et après il y a le vindaye de ma tatie, le rougail piment de ma maman, les gros pois, les gros gob’ de vrai riz cuit dans une vrai marmite à riz, les napolitains à la rose avec la grosse trace de doigt du vendeur de Port Louis".

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"Du peu que j’ai vu jusqu’à maintenant, l’Angola est un pays immense, doté de beaucoup de ressources naturelles (pétrole, diamants, eau...) et qui aurait de quoi être très riche. Quand l’Angola était encore une colonie portugaise, il faisait bien mieux vivre à Luanda qu’à Lisbonne ! "

Comment expliquez-vous cela ?

"Malheureusement le pays sort à peine de 30 ans de guerre civile, ce qui n’a évidemment pas contribué à son essor. Pendant la guerre, les populations à travers le pays ont fuit les campagnes pour échapper aux combats (et aux mines) et ce sont regroupés dans les villes principales. Il y a aujourd’hui à Luanda de nombreux problèmes liés à la surpopulation urbaine : gros soucis de circulation, bidonvilles, approvisionnement en eau en carburant et en électricité relativement compliqué".

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Y fo bougé ! Ne surtout pas rester dans son coin, il faut découvrir d’autres horizons tant que c’est possible, surtout quand on ne trouve pas de travail "à la maison". En plus on a la chance de bénéficier d’aides, de primes et autre pour la mobilité. Il faut partir (un temps) et pas seulement en métropole !"

Visitez le profil d’Alexandre et son blog.

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