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Londres à 100 jours des JO : un Réunionnais témoigne

Publié le 22 avril 2012

Originaire de Sainte Suzanne, Jérôme Manicom vit en Angleterre depuis neuf ans. A 32 ans, il vit de sa passion comme Dj et organisateur d’événements sous la marque Sun Bailante. A 100 jours de l’ouverture des JO à Londres, le jeune Réunionnais décrit un pays en pleine effervescence mais durement touché par la crise économique.

Jérôme Manicom

Comment Londres se prépare-t-elle à accueillir les Jeux Olympiques ?

Il reste moins de 100 jours avant cet événement mondial et la presse en parle tous les jours ! La population de Londres va doubler en deux semaines, cela aura bien sûr un impact sur la ville. L’est de Londres en particulier connaît un vrai boom immobilier avec le réaménagement d’anciens quartiers et la construction d’infrastructures : gares, stades, centre commerciaux, etc. Toutes les ambassades, consulats et offices de tourisme des pays qui seront représentés vont organiser des événements de promotion durant cette période. Ça va bouger partout !

L’Angleterre célèbre aussi ce mois-ci le centenaire du naufrage du Titanic. La population est-elle concernée ?

Quelques événements ont lieu à Londres. Le National Maritime Muséum expose des objets qui ont été récupérés sur le bateau. L’Orchestre Philharmonique Royal a présenté aux cotés du ténor Mario Frangoulis et la jeune Isabel Suckling en avant première mondiale le ’’Titanic requiem’’. Enfin, de nombreux films, documentaires et interviews sont programmés. En clair, la tragédie n’a pas été oubliée en Angleterre, mais on n’en parle pas vraiment dans la rue. Les Anglais ont en ce moment beaucoup d’autres préoccupations, comme la crise, les jeux olympiques, la grève potentielle des transporteurs de carburant, le scandale du « phone hacking » (écoute téléphonique) entre autres.

La crise économique et financière affecte-t-elle la vie des Anglais ?

La crise nous touche profondément, le chômage est au plus au niveau depuis 16 ans. Les gens sortent moins et dépensent moins de façon générale. Le gouvernement souhaite réduire son budget et il y a beaucoup de pressions sur les organismes d’état en charge notamment de l’éducation, la santé et les arts. Il existe une réelle pauvreté en Angleterre, qui est l’une des principales causes des émeutes qu’a connu le pays en 2011. Même la ‘City’ (le quartier financier), qui joue un rôle moteur pour l’économie, ne va pas bien. Cela impacte directement les autres secteurs comme les services.

Avez-vous des raisons d’être optimiste pour les prochains mois ?

L’Angleterre est plus flexible que la France en termes d’emploi. Elle va s’adapter plus facilement à la crise à mon avis. Plus profondément, l’Angleterre reste une société ouverte, un pays accueillant pour les étrangers qui leur donne une chance de réussir et d’acquérir de l’expérience s’ils travaillent dur. Pour les autres, il n’y a pas de place car la vie est trop chère.

Article publié dans Le Quotidien du 22 avril 2012

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Jérôme Manicom, chef de marque chez Dulux à Londres (2008)
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