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La présidentielle vue par les Réunionnais du monde

Publié le 7 mai 2012

Ils vivent au Mexique, à Singapour, à Dubaï et en Corée. En dépit de la distance avec la France, ces Réunionnais se tiennent informés sur l’élection présidentielle. Résidents à l’étranger, ils ont surtout un regard très critique sur la politique française.

Article paru dans le Journal de l’île de la Réunion du 5 mai 2012.

photo : Ludovic Laï-Yu
A l’étranger, les Réunionnais se tiennent surtout informés grâce à Internet.

Charles Latchoumane, de la Corée du Sud

Expatrié depuis près de 8 ans, Charles est chercheur post-doctoral dans un centre de recherches coréen. Le 22 avril dernier, il a pu voter en se rendant à l’ambassade de France.

"Il y a 8 heures de décalage horaire entre la France et la Corée, et j’ai pris connaissance des résultats le jour suivant l’élection", confie-t-il.

"Comme je ne suis pas en contact permanent avec la communauté française, je n’ai pas ressenti de fièvre particulière pour cette élection, poursuit-il. Les Français à l’étranger sont en général déçus de la politique française (étrangère et intérieure), et de mon point de vue, aucun des candidats à l’élection ne semble répondre aux attentes des Français à l’étranger, d’où un intérêt relativement faible pour celle-ci".


Lucy Lafable de Singapour

Installée à Singapour depuis deux ans, Lucy s’occupe d’un site de ventes événementielles sur Internet. Avec ses amis français, elle se tient régulièrement informée des actualités françaises via le net. L’élection présidentielle est au cœur de leurs discussions.

"Je n’ai malheureusement pas pu voter, car je n’ai pas pris le temps de m’inscrire au Consulat français, avoue-t-elle. Mais pour être honnête, aucun des candidats n’a retenu mon attention pour que je fasse l’effort de cette démarche".

Quand elle compare la politique de la France avec celle de son pays de résidence, elle jure préférer celui dans lequel elle se trouve.

"On est fiscalement rattaché au pays dans lequel on réside, nos impôts sont taxés selon la loi en vigueur dans le pays, dit-elle. A Singapour, le taux de chômage n’est que de 2,1 % ! Je travaille plus de 45h par semaine et n’ai que 14 jours de congés par an. A côté de ça, j’ai des responsabilités, des perspectives d’avenir et mon boulot me plaît. Je n’ai pas envie de rentrer en France. D’un point de vue plus global, l’Europe m’inquiète. On n’est pas sorti de la crise".


Thomas Cadet de Dubaï

A 25 ans, Thomas est steward à Dubaï. Pour se tenir informé, le jeune homme consulte régulièrement Internet et plus précisément les réseaux sociaux comme Facebook où ses contacts relayent l’essentiel de l’information. Lui, n’a pas voté au premier tour. "Pour qui ? Le moins pire à la limite", ironise-t-il.

Il y a peu d’échanges sur le sujet avec sa famille. "J’ai le sentiment que la lassitude s’installe, explique-t-il. Beaucoup de déceptions ces dernières années concernant notre président, et ce n’est pas vraiment le camp adverse qui semble pouvoir nous réconforter".

Ce qui ne l’a pas empêché de suivre les résultats du premier tour en direct sur la chaîne France 24 en version anglaise, via le satellite chez lui.


Matthias Petit de la Rhodière, de Mexico City

Matthias est en charge de l’ensemble des flux importations et exportations entre la France et le Mexique dans le District Federal. Il a voté par procuration grâce à ses parents résidant à la Réunion. Comme il y a 7 heures de décalage horaire entre la France et le Mexique, c’est sa copine, restée en métropole, qui lui a communiqué les résultats par Blackberry Messenger.

"Le climat électoral est bien présent ici au Mexique, du fait qu’en juin prochain, les Mexicains devront eux aussi changer leur président, explique l’expatrié. Beaucoup de spots publicitaires incitent le peuple à aller voter, ou encore présentent les campagnes des trois grands partis".

Sensibilisé, il a décidé de suivre le débat Hollande/Sarkozy en streaming au boulot avec des collègues

Nathalie Techer avec l’aide du site reunionnaisdumonde.com

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