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Chantal, chargé de projet chez PSL Research à Montréal

Publié le 5 octobre 2006

Après un bac au lycée Levavasseur et deux ans de classes prépa HEC, Chantal intègre l’ESCP-EAP (Sup de Co Paris), période au cours de laquelle elle fait des stages à Madrid et Miami. A 26 ans, elle habite aujourd’hui Montréal, où elle occupe un poste de Chargé de projet chez PSL Research, un institut d’études de marché spécialisé dans le secteur pharmaceutique et médical.

Chantal, au centre lors d’un repas de Réunionnais expatriés, s’investit beaucoup dans la vie associative.

Racontez-nous votre parcours.

"J’ai vécu mon enfance à la Rivière des Pluies et j’ai passé mon bac en 1998, après de superbes années au Lycée Levavasseur. C’est là que j’ai quitté l’île, pour poursuivre mes études. Mon frère habitait à Paris à ce moment là et je savais que j’allais être dans de bonnes conditions pour les classes préparatoires".

Comment s’est passée votre « migration » ?

"Le choc entre la cour verte de Levavasseur et le lycée bétonné de Paris fut assez difficile. Mais j’avais de la famille et des amis en métropole qui m’ont beaucoup aidée. Après la prépa, j’ai organisé des ‘dîners réunionnais’ où nous avons pu revoir des amis d’enfance et du lycée. Au départ, on était juste huit, mais ensuite la mailing list n’a cessé de grandir ! Je ne m’attendais pas à un tel succès".

Et ensuite ?

"A Sup’ de Co Paris, je me suis spécialisée en Marketing et gestion de projet à l’international. J’ai fait des stages à Paris, Madrid et Miami dans des secteurs différents et finalement je me suis orientée vers les études de marché. J’ai occupé mon premier poste à Paris, en tant que chargée d’étude chez TNS Sofres. J’analysais le potentiel à l’international des publicités Peugeot. J’ai démissionné de TNS Sofres pour m’installer à Montréal avec mon mari, lui aussi réunionnais. Je suis actuellement « Senior Project Manager » chez PSL Research, un institut d’études de marché spécialisé dans le secteur pharmaceutique et médical".

Quels sont vos projets ?

"L’objectif est de passer les premiers hivers québécois, après on verra. J’espère aussi reprendre rapidement des activités associatives. A Paris, je travaillais au Resto du Cœur et faisait partie d’une association favorisant la création d’entreprise. Ca ne manque pas ici, mais avec le déménagement et mon nouveau poste cela n’a pas été évident".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Les copains et voisins. Pour le reste, il est dur de faire le tri entre la nostalgie normale de l’enfance (les aventures dans la Rivière des pluies et dans les hauts, les randonnées, les vacances à Grands Fonds, les cueillettes de goyaviers) et ce qui est vraiment propre à la Réunion".

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"Je suis admirative du dynamisme de l’île, notamment du développement touristique qui s’est tourné vers l’authentique, le naturel. L’île pourrait se tourner encore d’avantage vers ses voisins proches, pour devenir une plaque tournante dans la région".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"En prépa j’ai dû combler un certain retard en connaissance géopolitique européenne et en anglais. Mais en voyageant cela fut facile. Venir de la Réunion m’a toujours aidée à établir des relations. Il est facile d’entretenir une conversation à Paris, à Madrid, à Miami, à Montréal ou ailleurs quand on parle d’une si belle île. J’ai ainsi évité d’être catégorisée comme Française (ou Parisienne) notamment aux Etats-Unis. J’ai pu être accueillie avec ma propre personnalité, sans préjugés".

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"Je trouve les Québécois très accueillants. Je retrouve à Montréal l’ambiance de la Réunion : personne n’a peur de la différence. D’un point de vue socio-économique, j’ai tout de suite remarqué le nombre impressionnant de créateurs d’entreprises ou de personnes qui travaillaient à domicile. Inutile de se plaindre de son poste ou de son entreprise, vous pouvez créer votre propre business".

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"L’expatriation n’est pas toujours évidente et j’ai éprouvé de grands moments de solitude, même en Espagne et en Amérique du Nord où pourtant je m’éclatais ! Mais au bout du compte, on s’enrichit toujours à l’étranger. Tout est découverte. On reçoit donc beaucoup et le tout est de contribuer en retour. Comme dirait William Osler "We are here to add what we can to life, not to get what we can from it.”

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