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Supporters réunionnais : ils ont vécu la coupe du Monde en Allemagne...

Publié le 29 septembre 2006

Titulaire d’un pass équipe de France pour le Mondial 2006, un groupe de sept supporters réunionnais a suivi l’ensemble des phases finales, du 8ème contre l’Espagne au dénouement tragique de la finale. Pendant plus de deux semaines, ils ont évolué dans l’entourage des bleus, insufflant une bonne dose d’humour et de moucatages dans le milieu des supporters et de la presse français. Retour sur un incroyable récit...

Nuit d’ivresse à Hanovre - L’incroyable récit du 8ème de finale France-Espagne

"En ce mardi 27 juin 2006, jour de 8ème de finale de Coupe du monde entre la France et l’Espagne,
notre petite délégation réunionnaise (sept personnes) débarque à Hanovre toute de bleu vêtue. La bonne humeur est de mise et nous mettons tout de suite en garde les premiers Espagnols que nous croisons en leur chantant : « Lespagne vien manzé, Lespagne vien manzé, si ti vé pa manzé, la France va manz à toué »…"

"Dans les sondages, une majorité de Français (plus de 80% selon le journal l’Equipe) est convaincue que l’aventure en Allemagne va tourner court pour les Bleus suite à un 1er tour peu encourageant. De notre côté, nous voulons croire fermement en leurs chances… d’autant que nous n’avons en notre possession que des billets estampillés Equipe de France ! Autrement dit, chaque tour passé par l’Equipe de France est pour nous l’assurance de disposer d’un billet pour le tour suivant et de prolonger notre périple en Allemagne, d’où une implication totale dans notre rôle de supporters invétérés !!!…"

"Lespagne vien manzé !"

"Dans les rues, les supporters espagnols se montrent provocateurs et entendent bien pousser les « vieux » Bleus à la retraite et notamment Zidane, entonnant au passage des « adios Zidane », auquel nous rétorquons par des « gracias Zidane » qui leur rappellent que l’intéressé à rendu quelques services du côté de Madrid et qu’il faut peut-être se garder de l’enterrer trop vite … Quelques pas timides de maloyas nous permettent également d’éviter une défaite cinglante au niveau ambiance face à des supporters Espagnols venus en nombre.

L’ambiance est bouillonnante, nous pénétrons dans l’enceinte du stade et gagnons les tribunes des supporters français, tout excités par cette atmosphère de passion et par la hâte d’en découdre avec des adversaires suffisants et sûrs d’eux. A notre grande surprise et contrairement à notre première impression à l’extérieur du stade, les supporters français donnent de la voix et commencent à se faire entendre au point que, les joueurs qui s’échauffent y sont sensibles et viennent longuement nous saluer".

"Le match démarre sur un rythme complètement fou. Un scénario de rêve se prépare même si le premier coup de théâtre est ce premier but espagnol qui nous cloue littéralement à notre strapontin pendant plusieurs secondes... Mais la passion reprend vite le dessus et nous redoublons d’encouragements, bien aidés en cela par quelques voisins qui nous rappellent en nous enlaçant et en sautillant sur place que « qui ne sauteu pas n’est pas français, hé ! »…. Puis vient le but libérateur de Ribéry. Ce but est vraiment vécu comme une délivrance dans les tribunes, tant l’attente avant que le ballon ne franchisse la ligne nous parait interminable, les défenseurs espagnols ayant bien failli parvenir à dégager le ballon".

"Je perds plusieurs cordes vocales..."

"Les interventions fermes et efficaces des milieux et défenseurs français sont saluées par des « Olééééé » qui agacent profondément nos voisins espagnols. Viera ajoute le second but et la tribune française explose à nouveau. Quant à Zidane, il commence à trouver ses marques et fait taire un à un les supporters espagnols au fil du match… jusqu’à son but que nous vivons au ralenti, comme dans un rêve. Il crochète de l’extérieur du droit, la longue chevelure de Puyol dans le vent faisant le chemin inverse, puis arme sa frappe et là, …. je perd plusieurs cordes vocales".

"La sortie du stade est mémorable. Notre petite délégation réunionnaise gagne très vite avec ses chants et ses moucatages, la sympathie des supporters puis…. des médias français".

"En effet, notre improvisation d’une corrida dans les allées des gradins du stade avec un drapeau français, l’un d’entre nous mimant le taureau, a rencontré un vif succès du côté... français !

TF1, France 2 puis France 3 nous interrogent sur le vif et nous profitons de l’aubaine pour lancer un message de soutien : « nous avons battu les Espagnols, reste à vaincre le Chickungunya !!!! »"

"Nous décidons d’aller saluer les Bleus..."

"Le lendemain, un supporter espagnol nous apprend que le quotidien madrilène As, qui avait la veille annoncé à sa Une : « nous les enverrons à la retraite », se reprend et fait son mea culpa : « les grands joueurs prennent leur retraite quand ils le souhaitent, pas quand l’Espagne le décide ». Bref, ils en ont pris plein les yeux, des Bleus. Ils ne nous restent plus alors qu’à chanter « vamos à la casa ah ah ah » dès que nous rencontrons les derniers supporters encore présents aux alentours du stade pour conclure cette soirée en beauté".

"Encore sous le coup de l’émotion nous décidons le lendemain d’aller saluer les Bleus dans leur château proche de Hanovre. Nous nous perdons en route et un habitant du coin qui choisit de nous accompagner jusqu’au château nous rappelle que la population allemande a réservé un accueil chaleureux et est digne de recevoir une tel évènement chez elle".

"Domenech s’esclaffe à ce moucatage"

"Arrivés au château nous nous apercevons que nous sommes les premiers supporters arrivés sur place. Seuls sont alors présents les journalistes et parmi eux… Thierry Gilardi et Pascal Pro, de TF1. Les plaisanteries fusent surtout quand Pascal Pro décide de nous emprunter un maillot avant son passage à l’Antenne. Il faut dire qu’il n’a pas vraiment le physique de Thuram…"

"Nous prenons son 4x4 en filature..."

"Puis passe sous nos yeux le 4X4 qui emmène Domenech à sa conférence de presse. Ni une ni deux, nous prenons sa voiture en filature ! A sa sortie de conférence Domenech nous accorde quelques mots.
- « Salut Raymond, alors t’as lu l’Equipe ? » -allusion aux critiques de ce journal avant le Mondial
Le sélectionneur s’esclaffe.
- « Raymond, merci pour le jubilé de … Raul ! »
- Réponse de l’intéressé : « Ah çà je ne l’avais pas prévu ! »…
- « et puis Raymond dis à Zizou que c’est sympa le cadeau d’adieu qu’il a fait à son ancien gardien du Real »

L’aventure est en marche, notre billet pour le Brésil en poche (et oui), nous nous dirigeons vers Frankfort où nous attend à nouveau une surprise de taille…"

A suivre...

Textes : Radj, Firoze, Kouresh, Nouraly et Fabrice - Photos : perso et AFP

Une larme de Sangria, une rasade de Caipirinha et un doigt de Porto

En direct d’Allemagne, par nos supporters réunionnais Kouresh, Radj, Firoze, Nouraly et Fabrice

Francfort, la veille du « match du siècle » entre les deux plus beaux football du monde pour tout supporter subjectif qui se respecte : les Cariocas brésiliens face aux Coqs Gaulois dont on espère qu’ils ne vont pas se faire manger en civet… Une affiche dont peu auraient oser rêver au début du Mondial et qui pourtant s’offre à nous, car pour mémoire, nous sommes les heureux détenteurs d’un « pass équipe de France » dont personne ne voulait au début du tournoi ! Au passage et pour l’anecdote, nous avons même eu la possibilité de proposer ce pass à plusieurs proches qui nous ont gentiment donné une fin de non recevoir non sans nous avoir ironiquement conseillé de ne pas nous aventurer à suivre l’équipe de France sous peine de voir notre séjour en Allemagne écourté !

Si Francfort n’accueille à partir des 8èmes que la seule affiche Brésil-France qui se tient le lendemain, la ville a néanmoins déployé les grands moyens pour faire de ce Mondial une superbe fête. D’abord il y a cette immense et impressionnante affiche placardée sur la façade d’un building avec les portraits de (feu !) Kaka, Messi et Ballack qui vous met tout de suite dans l’ambiance à votre arrivée et qui n’est pas sans rappeler le portrait de Zizou trônant fièrement sur un immeuble de Marseille. Il faut dire que dans les deux cas, c’est à l’initiative d’un équipementier allemand plutôt connu… et qui a décidément le nez fin.

Fraternisation d’avant match avec des supporters brésiliens.

La ville de Francfort a choisi également de planter en plein milieu du Main, le fleuve qui la traverse, un écran géant à la définition telle qu’on pourrait presque lire sur l’étiquette la taille du maillot des joueurs… celle du short de Ronaldo étant pour l’anecdote un XXL ! Enfin le long des quais de ce même fleuve, les bars s’étendent à perte de vue…fréquentés par moult supporters venus de tous horizons et qui, selon la formule consacrée, « rrrrrrrefont le match ».

Notre visite initiatique est marquée par un règlement de compte footballistique sur un terrain synthétique en salle avec des supporters brésiliens… qui se conclue sur une note positive en terme d’ambiance mais peu flatteuse en ce qui concerne le score final, dont on prie pour qu’il ne soit pas le même le lendemain pour notre équipe favorite !!!

Mise en bouche : Allemagne-Argentine, le remake…

Mais avant cette affiche de choix, la ville de Francfort dans laquelle nous avons posé nos valises est donc en effervescence en ce jeudi de juillet, jour d’un match capital entre l’Allemagne et l’Argentine. Ce match constitue donc pour nous une mise en bouche avant notre Brésil-France. Un règlement de compte en perspective, puisqu’on se souvient que 20 ans auparavant au Mexique la finale de la Coupe du Monde opposait ces deux mêmes grandes nations du foot et qu’elle avait couronné un monstre sacré du foot : Maradona, el Pibe de Oro (dont les Anglais ne se souviennent que de la « main » mais qui possédait pourtant un « pied gauche » auteur d’un des plus beaux buts de l’histoire de la Coupe du Monde inscrit au terme d’une chevauchée de 80 mètres en passant en revue toute la défense anglaise… !).

L’Allemagne avait pris sa revanche sur l’Argentine en 90 en Italie où le même Maradona, selon les souvenirs de l’un des supporters réunionnais présent ce jour-là dans le stade, avait été conspué lors de la finale dans le stade de Rome, le public italien lui reprochant d’avoir éliminé la Saquadra Azurra (l’Italie) en demi-finale, lui le joueur de Naples, italien d’adoption ! Les huées du public avaient été telles qu’on se serait cru selon notre représentant réunionnais au temps des Gladiateurs lorsque le public devait décider du sort des combattants !

Allemagne-Agentine : un 8ème de finale plus que prometteur que nous suivons donc sur cet écran géant planté au beau milieu du fleuve Main et devant un parterre de supporters acquis à la cause allemande. En cœur les supporters allemands entonnent un « Berlin, Berlin, nous irons à Berlin ! », allusion à la Capitale où doit se tenir la finale quelques jours plus tard.

De notre côté, étant donné l’accueil chaleureux que nous ont réservé les Allemands mais aussi compte tenu de l’esprit manifestement truqueur dont font preuve les Argentins pendant ce match, nous avons résolument pris parti pour le pays hôte... il faut souligner également que, noyés dans une marée de drapeaux et de banderoles à l’effigie de la Manshaft Allemande particulièrement impressionnante, voire intimidante, nous préférons jouer la carte de sympathisants plutôt que d’empêcheurs de tourner (le ballon) en rond… courageux mais pas téméraires !

Un suspense de haut vol puis la délivrance du peuple allemand au terme d’une séance de penalty insoutenable « Berlin, Berlin, wir fahren nach Berlin » ! Reste à les rejoindre dans cette direction (même s’ils n’y sont pas encore !), et ça passe par un nouveau match couperet contre nos amis Brésiliens.

A Francfort : faut pas prendre nos p’tits vieux Français pour des saucisses ! (récit du quart de finale France - Brésil)

Francfort baigne en cette soirée de vendredi 30 juin dans une ambiance digne du Carnaval de Rio. Les Brésiliens ont investi la ville en nombre. Les plaisanteries fusent. Nous avons inscrit sur notre drapeau Français : « Zidane = Ronaldo+Ronaldinho+Kaka », ce qui indigne ni plus ni moins les Brésiliens !

Les moucatages vont bon train : à nos « et un et deux et trois zééééros » les Brésiliens, rétorquent tout à fait légitimement en pointant du doigt les 5 étoiles floquées sur leur maillot jaune, allusion faite aux 5 coupes du Monde remportées par le Brésil… Mais l’heure est à la fête et c’est sous un rythme de samba que nous regagnons nos places dans le stade, à l’heure où les joueurs entrent sur la pelouse pour l’échauffement.

Premier constat surprenant : nos amis espagnols n’ont pas suivi nos conseils : pas de « vamos a la casa » qui vaille, ils sont présents dans le stade pour voir s’affronter le Brésil et… le bourreau de leur équipe nationale, la nôtre ! La raison est simple : beaucoup croyaient fermement en une victoire écrasante des ibériques face à nos petits coqs et se sont rués sur les billets du match suivant face au Brésil… enterrant les Français en oubliant qu’ils étaient en vie… pardon, qu’ils débordaient de vie ! Quel plaisir de redonner de la corrida dans les gradins (l’un mimant le torero l’autre… le taureau) pour leur rappeler notre récente confrontation !

« Zidane = Ronaldo+Ronaldinho+Kaka »

A part ces petits règlements de compte, l’humilité reste de mise dans le camp français. Marque de fabrique des supporters tricolores depuis le début du tournoi : profil bas, plus un comportement de circonstance compte tenu des résultats de l’équipe au premier tour qu’un trait de caractère, se dit-on… Il faut dire qu’en face se présente l’armada brésilienne et ses Ronaldo, Ronaldinho, Adriano, oh no no no. Mais on n’oublie pas que face à ces stars galactiques, nous comptons dans nos rangs un… soleil : Zizou, qui sera rebaptisé le lendemain du match Zizouninho par le journal l’Equipe !

"La motivation du groupe français se ressent dans les tribunes…"

L’échauffement est un véritable spectacle du côté brésilien, un récital de gestes techniques d’un autre monde : des gris-gris que seuls un Brésilien est capable d’exécuter ou peut-être un Espagnol… mais en apesanteur. Du côté français, on effectue (sur le stade… mais aussi en tribune !) un échauffement collectif et la motivation du groupe se ressent.

On ne le sait pas encore mais les 23 français présents sur la pelouse se sont réunis un moment au milieu du terrain pour se dire cette phrase fétiche conservée secrète depuis le début du Mondial : « les gars, on vit ensemble on meurt ensemble ! ». Zidane, d’habitude si discret, est un véritable patron peu avare de conseils dans la préparation du match envers ses coéquipiers. Ribéry, le feu-follet, après des débuts hésitants a définitivement conquis le stade et les supporters par son engagement et sa mine sympathique (bain de foule à la fin du match contre l’Espagne) !

La France entre dans le match avec punch. L’équipe est en place, et les supporters sont eux, selon la formule consacrée… dans la place. On se surprend à exulter non pas à chaque attaque française, mais à chaque intervention défensive car cela éloigne le ballon de notre camp ! Les tacles et autres récupérations de balle au milieu de terrain se multiplient et les Brésiliens paraissent ne plus rien comprendre. Ils sont surpris de buter sur une défense solide comme un roc, qui annihile toute leurs initiatives offensives et les supporters auriverdes commencent à désespérer.

Pire, le doute s’installe définitivement lorsque Zizou commence son récital technique. Tout le registre du parfait footballeur est passé en revue sous nos yeux et face à des adversaires pas vraiment réputés pour être des manchots : roulettes, coup du sombrero, feintes d’un autre monde, nous sommes aux anges et constatons au bout de 20 minutes que nous sommes debout depuis le coup d’envoi !

"Debout depuis le coup d’envoi…"

Puis vient le ballon au millimètre sur coup franc de Zizou pour Henry. La reprise claque et la tribune bleue exulte ! Le match est maîtrisé, même si dans les gradins on tremble à chaque fois que Ronaldo s’empare du ballon. Il pèse énormément certes, mais surtout sur une défense ! Coup de sifflet final, moment de joie inouïe. Toute l’équipe est réunie à quelques mètres de nous et chante en cœur avec nous les classiques « Et ils sont oùùù les Brésiliens » pendant que le Maestro Zizou, qui après nous avoir simplement et humblement salués se précipite dans le vestiaire… où on apprendra plus tard qu’il a passé plus d’une heure à consoler les Brésiliens : la classe !

Ah au fait, si vous nous cherchez en tribune pendant la retransmission des matchs, essayez de repérer Spiderman ! En effet, afin d’éviter de nous perdre dans les travées du stade, nous avons choisi des accoutrements plutôt visibles de loin… C’est ainsi que nous avons gagné au passage la sympathie entre autres de Mme Ribéry qui s’est émue de retrouver Spiderman dans les gradins du stade (voir photos). Mais nous n’en avons pas fini avec les lusitaniens puisque se profile à nouveau une « demi » face aux Portugais…

Tous pour un et onze … Portos (la demi-finale France Portugal)

Les Français vont se battre pour faire de cette affiche des demis-finales face aux Portugais l’avant dernier match de Zizou. Ils l’ont annoncé dans la presse, sans prétention mais avec assurance. Les Portugais de leur côté traînent une réputation d’équipe surdouée mais qui pâtit d’une addition d’individualités au caractère bien (trop) trempé ! Ca va être chaud !

Nous voici donc à Munich pour ces demi-finales. Première rencontre sympathique dans l’avion qui nous mène à Munich : Daniel Bravo, ancien du PSG, l’ex-Petit Prince du Parc, très accessible avec qui nous discutons quelques minutes. Surpris par sa silhouette encore svelte, nous lui proposons de… venir jouer à la Réunion en lui expliquant que c’est un moyen imparable de retrouver l’équipe nationale malgré un âge avancé, en témoigne l’expérience d’un Roger Milla !

"Dans l’avion, nous proposons à Daniel Bravo de venir jouer à la Réunion"

Nous voici à Munich, stade impressionnant à l’allure d’un immense pneu de voiture couché. Sagnol est sur ses terres, nous sommes confiants. L’échauffement commence et Cristiano Ronaldo nous régale. Je me délecte de le voir faire corps avec la balle dans ses jongleries : un artiste. Un détail m’interpelle : il s’essaie à des tirs arrêtés de 35 mètres sans gardien de but. Sur 10 tirs frappés avec deux pas d’élan, ses statistiques sont probantes : 10 tirs cadrés et puissants, quasi imparables…

Le match démarre, le temps pour Spiderman de poser pour la postérité avec un Sylvain Kastendeutch (ancien international de Metz) croisé dans les allées du stade. Il sourit lorsque je lui explique que je (Spiderman) suis là pour poser les toiles dans les lucarnes que Zizou compte astiquer !

Le match est tendu. La France est solide et le pénalty de Zizou nous rassure… sans nous libérer pour autant car la pression portugaise est permanente. Les minutes s’égrainent et le public retient son souffle car il espère secrètement une qualification mais aussi… pas de cartons jaunes ! Cristiano Ronaldo s’infiltre une fois de plus balle au pied. Il fond dans la défense comme dans du beurre avec une facilité déconcertante, même s’il est conspué à chacune de ses prises de balles.

Coup-Franc de 35 mètres : Ronaldo à l’œuvre, un remake de l’échauffement ! Barthez est surpris et dégage tant bien que mal sur la tête d’un Portugais qui manque le coche ! Puis, après quelques tentatives tout aussi infructueuses, c’est la délivrance mais tout aussi étonnant que cela puisse paraître, une émotion moins forte que pour l’Espagne et le Brésil. Comme quelque chose de banal, le discours du sélectionneur est ancré dans nos têtes : objectif 9 juillet, pas avant !

Retour à l’hôtel des Bleus pour saluer nos héros et là, c’est le clou de la soirée : rencontre avec… papapalaaaaa Chimbonda ! Et oui le héros des Guignols, pardon, des Bleus, nous accorde quelques minutes… de silence car le bougre n’est pas très volubile. Mais avant cela l’anecdote de la journée : l’un d’entre nous, se précipitant dans le hall de l’hôtel lorsque les joueurs sont arrivés, a confondu Chimbonda avec son frère… dont les dreadlocks tombaient pourtant jusqu’au sol et qui fumait à ce moment une cigarette. Il lui demande de poser pour la postérité avant que le frère, amusé, lui explique qu’il y a erreur sur la personne !

Notre superbe soirée s’achève sur une nouvelle apparition de Spiderman derrière Pascal Pro, ce qui semble déconcentrer, voire agacer, quelque peu celui-ci qui passe à ce moment-là en direct sur TF1 ! Mais notre objectif est atteint : le coucou à la famille est passé !

A surveiller dans les gradins le jour de la finale : les apparitions de notre spiderman local.

« Berlin, Berlin, nou sa va Berlin !!! » : nous chantons en cœur ce refrain chipé aux Allemands et adapté à la sauce créole ! Direction Berlin en effet, après un petit foot improvisé dans le hall de l’aéroport. Alors, après la Sangria, la Caipirinha et le Porto… Oui l’abus de football est bon pour la santé, notre petite délégation réunionnaise en fait l’expérience depuis son arrivée en Allemagne. A consommer sans modération !

A suivre...

Lire aussi : Supporters réunionnais en Afrique du Sud : ils ont vécu la coupe du monde 2010 !

Article paru dans Le Quotidien suite à cette épopée

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