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Venise Hoarau, patronne d’un restaurant réunionnais à Mâcon

Publié le 9 décembre 2012

Arrivés en métropole dans les années 90, Venise et son mari décident un jour de se lancer dans la vente de produits réunionnais sur les marchés et foires de leur département d’adoption, la Saône et Loire. Quelques mois plus tard, encouragés par leur clientèle, ils inaugurent le restaurant « Au délices de la Réunion », aboutissement de plusieurs années de hauts et de bas, des licenciements aux accidents de la vie, en passant par un retour manqué de quelques années sur l’île.

Venise Hoarau
Mon mari et moi à notre première participation au Salon des plaisirs gourmands de Mâcon (71)

Bon plan : Le punch maison à base de fruits frais (spécialité de la maison) et le petit rhum à la fin du repas (ou sans alcool : un cocktail maison à base de limonade et de fruits frais) offerts aux porteurs de la carte My Run !

Les Délices de la Réunion 111 rue Châtillon 71 000 Mâcon - Tel : 03 45 47 80 80


Racontez-nous votre parcours.

Issue d’une famille nombreuse, je viens d’un milieu très modeste. Nous habitions dans les hauteurs de Saint Denis à Saint François. Nous avons quitté la Réunion en 1992. A l’époque mon mari avait passé un concours chez France télécom mais pour des raisons confuses (égarement de son dossier), il n’a pas pu intégrer la formation qui était prévue. A l’époque, nous avions déjà une fille. Nous avons quitté la Réunion avec peu de choses.

Quels objets avez-vous amené dans vos valises ?

Nous avons emporté quelques portraits de famille et une marmite en fonte qui appartenait à mes parents. Mais le plus important pour moi sont mes souvenirs, ils sont au fond de mon cœur. Je fais souvent appel à eux sous forme anecdotes, surtout pour mes enfants ou quand on se retrouve avec des amis réunionnais.

Comment se sont passés vos débuts en métropole ?

Notre arrivée à Paris chez des amis de lycée a été très attendue. J’avais 21 ans et c’était dur de quitter sa famille pour la première fois. Je venais de perdre ma mère et j’avais l’impression d’abandonner mes frères et sœurs, mon père. Après que France Télécom ait "perdu " le dossier de mon mari, les relations avec nos amis se sont un peu dégradées. On s’est presque retrouvés à la rue avec notre enfant.

Venise Hoarau
Ma nièce Clarisse, venue de la Réunion pour m’aider et animer mon stand (ici elle fait danser un exposant)

Qu’avez-vous fait ?

Sans plus un sous en poche, nous avons été accueillis à Orléans par un autre ami qui nous a aidé. Nous sommes repartis dans des formations : comptabilité pour mon mari, social pour moi. Nous avons fait notre petit bout de chemin dans le Loiret, nous avons eu deux autres filles. En 2003, alors sur le point de construire notre maison tant rêvée, nous abandonnons tout et rentrons vivre à la Réunion suite à l’annonce d’une grave maladie de notre première fille âgée de 11 ans. La famille de mon mari lui propose du travail. Notre fils Valentin naît mais à huit mois il attrape le chikungunia et je pense déjà à quitter l’ile... L’intégration pour moi est très difficile malgré l’affection de ma famille. Je ne trouve pas de travail et la vie est très chère, le salaire de mon mari ne suffit pas à tout payer.

Et ensuite ?

Tout bascule quand mon mari un dimanche se fait électrocuter. Il se retrouve chez les grands brulés pendant plusieurs semaines et moi, je nourris de plus en plus l’envie de retourner en France, malgré l’attachement que je porte à mon ile, à ma culture, à ma famille... Après plusieurs opérations, greffes et soins, on prend l’avion pour Paris puis Orléans où on recommence notre vie sans rien, à part la volonté de s’en sortir pour nos enfants. On retrouve nos repères, nos amis, notre vie d’avant. Et au bout de quatre ans on quitte le Loiret pour la Saône et Loire !

Comment cela s’est-il passé ?

Dans la région l’intégration n’est pas facile mais une fois qu’on s’est fait accepter et que les gens vous font confiance, tout va pour le mieux. Après un licenciement, ne voulant pas être au chômage, je me suis lancée avec le soutien de mon mari sur les marchés et les foires de Saône et Loire. Depuis quatre mois, nous avons ouvert à la demande de notre clientèle un petit restaurant dans la ville de Mâcon, avec possibilité de vente à emporter. Les clients sont rassurés de voir que je connais ce que je vends et ils me font confiance.

Quels sont vos projets ?

J’aime beaucoup ce que je fais et je remercie toute ma famille de s’investir autant avec moi (famille à la Réunion, enfants, mari). Je suis une battante, mon petit restaurant n’est que le début de mes projets. Mon objectif aujourd’hui est d’être reconnue dans les actions que je mène en faveur de mon ile, de ma culture... Je voudrais être une vraie ambassadrice de la Réunion.

produits de la réunion

Qu’est ce qui vous manque de la Réunion ?

La simplicité de vie des Réunionnais, cette générosité naturelle, et toutes ces différences de cultures qui se retrouvent dans un mot : la solidarité.

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Oui, nous avons créé un réseau de solidarité ici. On s’entraide quand on peut, on se rassemble pour certaines occasions. Et puis nous avons aussi dans notre clientèle beaucoup de Réunionnais, de tous âges, qui placent en nous beaucoup d’attente !

Quelle est l’image de la Réunion dans votre région ?

Depuis que nous sommes en Bourgogne, je me rends compte que beaucoup de gens ont appris à connaitre la Réunion et rêvent d’y aller. Ils nous posent beaucoup de questions ! Les gens d’ici recherchent surtout de la convivialité et une ambiance chaleureuse. C’est ce que nous leur offrons "Aux délices de la Réunion".

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com  ?

Je suis ravie d’avoir découvert le site Réunionnais du monde. Je le consulte régulièrement pour m’informer de ce qui ce passe ailleurs pour d’autres Réunionnais. J’ai été agréablement surprise de constater que beaucoup sont partis si loin de chez eux pour réussir. J’aime aussi les informations culturelles, une vraie source de bonheur ! Mille merci à tous ceux qui font que le site Réunionnais du monde existe !


Voir aussi : 50 profils membres de Réunionnais en Saône-et-Loire et la liste des restaurants réunionnais en métropole

Le punch maison à base de fruits frais (spécialité de la maison) et le petit rhum à la fin du repas (ou sans alcool : un cocktail maison à base de limonade et de fruits frais) offerts pour toute personne venant de la part de Réunionnais du monde.

Les Délices de la Réunion 111 rue Châtillon 71 000 Mâcon - Tel : 03 45 47 80 80

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