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Christophe Law-Yat, 25 ans, Ingénieur Production chez Perenco en Afrique

Publié le 24 mars 2006

Après un Bac S décroché à la Réunion, Christophe prend la direction de Toulouse où il passe ses classes préparatoires scientifiques. Il intègre l’école d’ingénieur ESTP à Paris puis le Master of Science "Petroleum Engineering" à l’Imperial College de Londres. Armé de ces diplômes, il est embauché par une compagnie de services pétroliers et travaille en Afrique de l’Ouest (Cameroun, Gabon, Congo, Angola) pendant un an. Il vient d’être recruté par un opérateur d’exploration et de production pétrolière : Perenco, premier groupe pétrolier européen indépendant avec 3 500 collaborateurs. Perenco est présent en Afrique, Amérique du Sud et Mer du Nord.

Christophe Law-Yat
Sur une plate-forme pétrolière : "Je suis parti de chez moi à 16 ans, à un âge où on ne sait pas vraiment ce qu’on va faire".

Racontez-nous votre parcours.

"Je suis originaire de Saint-Gilles. J’ai quitté l’île après le bac, pour les classes préparatoires. Je savais que je devais faire une école d’ingénieur par la suite. Je me suis dis "tant qu’à partir, autant partir tout de suite". L’arrivée en métropole a été dure. Je suis parti de chez moi à 16 ans, un âge où on ne sait pas forcément ce qu’on va faire et où l’on n’est pas conscient de certaines réalités. Alors pour un marmaille ayant toujours vécu au soleil, élevé dans l’esprit bon enfant de la Réunion, se retrouver tout seul dans l’hiver, lâché dans un milieu où l’on fait tout pour écrémer un maximum, ça n’a pas été évident".

Comment avez-vous réagi ?

"Au bout de la première année, je ne voulais plus y retourner. Ma mère a mis toutes les vacances à me convaincre de repartir pour au moins faire la math spé. Je suis reparti, et me voila en Afrique... Aujourd’hui je voyage un peu partout et je fais un métier qui me passionne. Dans un futur proche, je reste dans le pétrole. Sur".

Que vous apporte cette exprience de mobilité ?

"Changer de référentiel est toujours une expérience enrichissante. Cela permet de relativiser son point de vue. Cette expérience de mobilité m’a surtout permis de comprendre à quel point il est bon de vivre à la Réunion".

Quelle est l’image de la Réunion là où vous allez ?

"En fait, ça dépend beaucoup des endroits et des gens avec qui je suis. Sur les rigs de forage ou l’on voit essentiellement des Américains et des Canadiens anglophones, la Réunion, ils ne connaissent pas. La France, enfin Paris pour eux est le pays de transit pour venir en Afrique, alors allez expliquer un Dom à un roughneck du fin fond de la Louisiane ! Pour les Australiens, Néo-Zelandais, Philippins, divers Asie du Sud Est et Sud Américains, la Réunion est inconnue. Les Africains des anciennes colonies françaises connaissent l’île en ce moment parce que RFI parle du chikungunya. Les Français, oui ils connaissent. On en trouve même qui y sont déjà allés. L’image qu’ils en ont est assez juste. Par contre, les Sud Africains sont incollables : La Réunion ? Mais bien sur qu’on connaît. Tu nous prends pour qui ?"

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