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Christopher Lao-Thiane, 24 ans, chef de projet dans l’agence de communication Nextedia

Publié le 2 mars 2007

Après deux ans de classes prépa au lycée de Bellepierre, Christopher intègre l’Institut Supérieur du Commerce à Paris. Avant même son stage chez un fournisseur d’accès en Californie, il sait que son avenir professionnel sera dans le monde des nouvelles technologies. Il est aujourd’hui chef de projet dans l’agence de communication multimédia Nextedia à Paris.

Christopher Lao-Thiane

D’où êtes vous à la Réunion ?

"J’aime à dire que je viens des îles de l’Océan Indien. En effet, mes origines viennent à la fois de la Réunion, de l’île Maurice, de Madagascar, de la Chine et de l’Inde. Je suis issu d’une famille modeste, arrivée depuis seulement deux générations sur l’île. Le sens de la débrouille et l’adaptation peuvent résumer les efforts de mes grands parents et parents pour conforter leur position dans une classe socioprofessionnelle moyenne".

Quel a été votre parcours ?

"J’ai toujours été passionné par le monde du média et du web. Malgré mon attirance pour les sciences, j’ai choisi de faire une classe préparatoire aux grandes écoles de commerce au lycée de Bellepierre. A l’issue des concours, j’ai intégré l’Institut Supérieur de Commerce de Paris pour un master en management et marketing des technologies de l’information".

Et ensuite ?

"Après deux ans à l’Institut Supérieur du Commerce à Paris, mes études m’ont amené à travailler aux Etats Unis pour un fournisseur d’accès Internet, au nord de la Californie. Suite à cet "internship" de 8 mois, je suis rentré à la Réunion dans l’espoir de m’imposer sur le marché des services. Suite à des différends avec la Direction du Travail, j’ai préféré repartir à Paris, où le marché du travail est bien plus ouvert dans les domaines qui m’intéressent".

Comment cela s’est-il passé ?

"L’arrivée en France est toujours problématique pour des gens, qui comme nous, ont été "débarqués" dans cette jungle parisienne. Pour ma part, j’ai toujours su m’entourer d’amis de confiance réunionnais et métropolitains. La présence d’un oncle sur Paris m’a aussi aidé sur bien des points : recherche d’appartements, apprentissage de la cuisine de nos racines, pratique de sports ou autres activités qui me semblent de plus en plus délaissées par des Réunionnais en mal de leur pays".

Parlez-nous de votre travail actuel.

"Je suis chef de projet dans une agence de communication appelée Nextedia. Celle-ci est spécialisée dans le média interactif online et offline. Plus précisément, je suis rattaché à l’enseigne Cross Value, historiquement spécialisée dans l’advergaming (recrutement de bases de données par le biais de jeux) et dans la création de sites Internet institutionnels".

Quels sont vos projets ?

"Ma principale préoccupation est de me faire un maximum de relations dans mon entourage professionnel, que ce soient des clients ou des collègues. Ceci dans le but de pouvoir partir à nouveau dans un pays étranger et y travailler dans le domaine du média où j’aimerais être une pointure".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"J’ai eu cette étape d’un an à la Réunion, qui m’a permis de me rendre compte que la vie sur l’île est bien différente. Ma première pensée vient bien entendu pour ma famille. Une de mes préoccupations à la Réunion était le sport. J’ai une pensée aussi pour mes partenaires et ces dimanches passés à courir sur le front de mer ou dans la Rivière Saint Denis sous un soleil de plomb. Ou ces moments passées à s’entraîner au calme dans les hauts de l’île…"

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Je pense que l’ouverture d’esprit ne peut se faire que par la mobilité. Notre île nous apporte beaucoup, mais on ne peut se rendre vraiment compte des choses autour de nous qu’en partant voir ailleurs ce qui s’y passe. La Réunion, petit caillou de l’océan Indien, n’aurait pu se développer sans apports du monde extérieur. Aujourd’hui je reprends cette part d’aventure en espérant un jour ramener de mes expériences une valeur ajoutée pour mon île".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Je le conçois plus comme un avantage. Mes origines mauriciennes m’ont permis d’être complètement bilingue en Anglais et donc de faciliter mon intégration professionnelle. Venir de la Réunion a toujours été un sujet dans des entretiens professionnels. Celui-ci se transforme plus en une discussion sur mes motivations et mes passions, sortant un peu du cadre strict d’un entretien".

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

"Mes contacts ont longtemps été exclusivement réunionnais. Je me refusais à m’ouvrir aux métropolitains. Toutefois, mes expériences professionnelles m’ont fait côtoyer des gens intéressants. Ce tissu professionnel est essentiel pour quiconque souhaite s’imposer dans un milieu. Sur un plan plus "amical", j’alterne aujourd’hui les sorties entre Réunionnais, métropolitains et autres "îliens". La mixité ne peut nous apporter que du bon !"

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Je leur dirais que l’intelligence n’est pas le parcours scolaire mais l’adaptabilité : pouvoir s’adapter dans un contexte différent, partant de la petite île vers les grandes villes de la métropole. C’est une expérience enrichissante, tant du point de vue humain que culturel. La métropole c’est aussi l’Europe à portée de main ! "

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