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Attentats aux États-Unis : une Réunionnaise de New-York témoigne

Publié le 21 avril 2013

Installée à Manhattan depuis cinq ans, Jackie Alzanam (née Songolo), travaille dans une école française en tant que tutrice. Cette jeune fille de 27 ans originaire de Bellepierre partage avec les Américains l’émotion ressentie après les attentats de Boston.

une Réunionnaise de New-York témoigne
Jackie et son fils King, né aux Etats-Unis

Quelle a été votre réaction aux attentats de Boston cette semaine ?

Les explosions à Boston m’ont beaucoup attristé, c’est une ville que j’ai visité assez souvent. On se dit « voilà, encore une tragédie », après les tirs à l’école de Newton, l’ouragan Sandy, et maintenant le Texas... Malgré tout ce qu’il se passe, les Américains ne s’arrêtent pas de vivre. Le lendemain des explosions, les gens reprennent leur quotidien. Cela peut paraître insensible pour certains, mais c’est ce qui fait la force de ce pays. Les Américains se sont relevés après le 11 septembre, ils se relèvent après les attentats et ils se relèveront quoi qu’il arrive. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’aime ce pays.

Qu’est ce qui vous a amené à vous installer aux États-Unis ?

Je suis arrivée à New-York il y a cinq ans en tant que jeune fille au pair. J’avais envie d’aventure, de voyage et les États-Unis sont un rêve de petite fille pour moi. Au départ, je n’étais pas venue dans l’intention de rester. J’ai d’abord vécu dans une famille américaine, tout en suivant des cours et en travaillant en tant que nounou. Peu de temps après mon arrivée, je me suis fait des amis et j’ai rencontré mon futur mari... C’est alors que j’ai décidé de m’installer ici.

A quoi ressemble votre vie à New-York ?

Nous habitons au nord de Manhattan, dans le quartier de Washington Heights. C’est un quartier hispanique, avec beaucoup de Cubains, de Mexicains, de Porto Ricains... Je m’y sens vraiment en sécurité car il y a toujours du monde dehors, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Les gens sont aimables, serviables, souriants... Le seul point négatif, c’est la vente de drogues à presque tous les coins de rue. Mais ici chacun s’occupe de ses affaires, donc ça ne nous nuit pas vraiment. Nous habitons tout près d’un grand parc où mon fils, King, passe presque tous ses après-midi.

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Cinq ans après votre arrivée, qu’est ce qui vous surprend encore dans ce pays ?

Ce qui me surprend le plus, c’est la solidarité de la population. Les gens sont nombreux et différents, mais quand un malheur touche une ville, ce sont tous les États Unis qui se mobilisent. C’est un sentiment très fort, j’ai presque l’impression d’être née ici. Je suis maman d’un petit de deux ans et je ne voudrais l’élever nulle part ailleurs. Enfin, c’est un pays avec beaucoup d’opportunités. On peut être ce que l’on a envie d’être et à n’importe quel age. C’est un pays où on n’a pas l’impression de vieillir, où on peut toujours retourner à l’école et évoluer professionnellement. New York est la ville qui ne dort jamais. Malgré tout ce qui me manque de la Réunion, je me suis faite au mode de vie, à la mentalité et surtout au sentiment d’égalité des chances qui règne ici.

Article paru dans Le Quotidien du 21 avril 2013


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