Claude Maillot, 48 ans, directrice de la société Via le Soleil à Périgueux
Originaire de Saint-Denis, Claude s’est installée en métropole il y a 23 ans. Restée proche de son île, elle a fondé en 2002 la société Via le Soleil et le site www.ilereunion-location.com, qui propose une sélection de locations vacances, voitures et billets d’avions sur l’île.
- Claude Maillot
- « J’essaie d’apporter ma petite pierre en véhiculant une image positive de la Réunion ».
Racontez-nous votre parcours.
"Je suis née à Saint-Denis, où j’ai passé toute mon enfance et mon adolescence. Venue à 16 ans pour la première fois en métropole, j’ai été surprise par le froid, déconcertée par les autoroutes. Mais à l’époque, le design des magasins, l’art des rayonnages m’ont étonnée. Lors des fêtes de fin d’année, dans un Paris illuminé, j’étais émerveillée, éblouie, fascinée… Il y a 23 ans, je suis venue m’établir définitivement dans l’hexagone".
Où avez-vous vécu ?
"J’ai habité Briançon (Hautes Alpes), Palaiseau (Essonne), pour finir par m’installer à Périgueux en Dordogne. Entre temps, j’ai donné naissance à deux enfants tout en travaillant, successivement au Centre de Recherche à Jouy en Josas, à l’Ecole Polytechnique de Palaiseau, à la Sofres, au Crédit Agricole… Finalement, j’ai repris le chemin des études à la faculté de Droit de Bordeaux, où j’étais la doyenne. C’est une période de ma vie dont je garde un très bon souvenir".
Quels sont vos projets ?
"Fin 2002, j’ai créé la société VIA LE SOLEIL, qui a pour but de promouvoir et commercialiser des locations de vacances à la Réunion. Ces locations appartiennent à une vingtaine de propriétaires réunionnais. Elles peuvent être louées à la nuitée mais aussi à la semaine. Pour cela, J’utilise des outils de communication actuels : téléphone, fax et internet. Aussi, pour garder un contact direct avec la clientèle, je me déplace lors des foires et des salons sur le territoire métropolitain".
Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?
"Le soleil, les fruits, l’horizon, le bruit de la mer, mais surtout nos expressions créoles, la subtilité et la finesse de notre langage imagé, qu’il est difficile de faire passer dans la langue française".
Que vous apporte cette expérience de mobilité ?
"Venant de la Réunion, je pense que nous avons une richesse interculturelle innée et gravée au plus profond de nous tous, d’où une tolérance naturelle. La mobilité m’a apporté une ouverture d’esprit supplémentaire. Etre curieuse, découvrir ce qui se passe ailleurs dans les différents domaines (culturels, gastronomique…). Aujourd’hui, j’ai fait la moitié de ma vie à la Réunion et l’autre moitié en métropole, d’où cette sensation de posséder une grande capacité d’adaptation. L’association des deux modes de vies constitue pour moi une grande richesse. En un mot, « partir, pour mieux revenir »."
Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?
"J’ai toujours beaucoup de plaisir, lors de mes déplacements professionnels, à rencontrer des Réunionnais. C’est souvent l’occasion pour moi de parler créole. Lors de ces rencontres, j’ai pris conscience de la mélancolie des Réunionnais. Certains ont dû venir travailler en métropole, mais leur cœur est resté au pays. Cela m’a amené à faire connaissance avec des associations réunionnaises et comprendre l’importance de leur action sur le terrain".