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Un Réunionnais compose et réalise un clip pour la Croix Rouge japonaise

Publié le 22 septembre 2011

Frédéric Séraphine du groupe Shamaans a vécu six mois au Japon. Après avoir vu les dégâts causés par la catastrophe de début 2011 à la télévision, ce diplômé des Beaux arts de la Réunion et de l’ILOI, titulaire d’un Master création et édition numérique à Paris VIII (mention très bien), se lance dans la composition et l’enregistrement d’une musique, et la réalisation d’un dessin animé. Téléchargeable sur iTunes et Amazon, tous les fonds récoltés de la vente de ce titre post rock seront reversés à la Croix Rouge japonaise afin d’aider les personnes qui aujourd’hui encore ont besoin d’aide.

Wake Up - SHAAMANS (for the Japanese Red Cross)

Frédéric Séraphine :

Je suis un peu un touche-à-tout, de la musique à la sculpture, en passant par le dessin d’animation et la 3D, tous les domaines créatifs m’intéressent.
J’ai étudié aux Beaux arts de la Réunion jusqu’à l’obtention de mon DNAP, puis je me suis dirigé vers l’ILOI pour suivre le Master en game design. J’ai obtenu le Master création et édition numérique de Paris VIII avec mention très bien en 2009.

C’est dans le cadre de mon Master que j’ai été amené à voyager à Tokyo, ou j’ai effectué un stage dans une entreprise de production vidéo en tant que « motion designer ». Le Japon est un pays qui m’a littéralement enchanté, et c’est sans doute la raison pour laquelle les récents événements tragiques m’ont profondément bouleversés.

Le titre est en vente sur Amazon et également sur itunes

Les Shaamans

Le groupe Shaamans est né le 4 mai 2005, lors d’une improvisation entre Soleïman Badat, mon frère Rodolphe et moi-même dans un bar à concert de Saint-Denis.

Nous avons alors senti que lorsque nous jouions ensemble, une sorte d’alchimie se produisait , comme s’il existait un lien télépathique entre nous. Nos compositions instrumentales avaient souvent des accents post rock un peu mystiques. Le nom de Shaamans s’est alors imposé naturellement. Nous avons joué à l’époque dans la plupart des salles de l’île, du Kabardock au Bato Fou. Nos prestations scéniques sont principalement constituées d’improvisations et de compositions originales.

Sur les conseils de Michel Geiss, expert de renom en mastering et compagnon de route de Jean Michel Jarre, nous avons sorti notre premier album "My host is a ghost" en 2010.
Pour le lancement de l’album, mon frère Rodolphe a réalisé le clip de la chanson éponyme de l’album "My Host is a Ghost". Ce clip a été visionné plus de 10 000 fois sur internet depuis.

Frédéric Séraphine
Frédéric Séraphine sur le tournage du clip Flesh

Puis au début de cette année 2011 nous avons co-réalisé notre deuxième clip : "Flesh". Cinq jours après la mise en ligne de ce nouveau clip, survient le tremblement de terre au Japon.
J’en entends parler d’abord à la radio dans ma voiture. Magnitude 9, je suis tétanisé simplement à l’idée de ce que mes amis viennent d’endurer. Je tente de les appeler mais les réseaux téléphoniques ne fonctionnent déjà plus.

Je me souviens de cette journée comme l’une des pires de ma vie.
En rentrant à la maison, je découvre les images du Tsunami, des milliers de maisons tombant comme des dominos... avec leurs habitants. Mes amis ont eu de la chance, ils sont à Tokyo, loin de l’épicentre.
Mais des milliers de gens sont mort en quelques minutes à peine. Des villes de la taille de Marseille ont été rasées...
Beaucoup d’enfants qui étaient à l’école ont perdu leurs parents. Les écoles étant toujours construites en hauteur au Japon, elles étaient mieux protégées. Bref, j’ai été vraiment bouleversé par ce qui s’est passé la bas. Dans ce pays que j’ai appris à aimer réellement.
Et je ne parle pas de la succession de catastrophes qui a pu suivre...

A partir de ce moment, je décidai qu’il fallait que j’agisse. J’ai donc commencé à travailler sur ce nouveau clip, utilisant à la fois la musique et le dessin pour agir à ma manière.
Six mois après la catastrophe, la reconstruction ne fait que commencer, et je crois que notre vidéo peut s’avérer utile pour à nouveau faire parler du Japon et des gens qui ont toujours besoin de notre aide à Sendai.

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