Publicité

Mobilité : les étudiants réunionnais débarquent à Paris

Publié le 26 août 2012

Vice-président de l’Association des Etudiants Réunionnais de Paris, Franck Hoarau est en contact quotidien avec les jeunes qui arrivent dans la capitale pour la rentrée universitaire. Comme chaque année à la même période, la difficulté de trouver un logement et les relations avec les organismes chargés de la mobilité sont au cœur des préoccupations.

Franck Hoarau

Présentez-nous l’AERP.

L’association existe depuis 25 ans au service des Réunionnais sur Paris, avec pour principale mission d’améliorer les conditions de vie des primo-arrivants. Nous intervenons aux trois stades de la mobilité : avant le départ, avec un travail d’information et d’orientation pour les jeunes en partance pour la capitale ; à l’arrivée sur Paris, avec un travail d’accueil, de soutien et d’intégration ; enfin, nous tâchons d’offrir à nos adhérents un panel d’activités culturelles et festives à tarif réduit, des loisirs, des rencontres, des bons plans. En 2012, l’AERP portera le projet "Nos Outremers ont des Talents", afin que nos étudiants puissent rencontrer et nouer des liens privilégiés avec les managers des meilleures entreprises françaises. Enfin, nous essayons d’aller à la rencontre de nos partenaires et des acteurs politiques pour réfléchir ensemble à des solutions concrètes. Qui mieux qu’un expatrié peut savoir ce dont il a besoin ?

Quelles sont les difficultés rencontrées par les étudiants réunionnais à Paris ?

Nous recevons de nombreuses sollicitations via notre site internet aerp.fr, surtout en fin d’année, et entre les mois de juin et septembre, période de préparation au départ et d’installation en métropole. Deux sujets reviennent le plus souvent : la recherche de logement sur Paris (et la non-acceptation des cautions ultramarines), et les démarches infructueuses auprès de LADOM. Pour le logement, nous essayons d’activer des leviers privés et de contacter des connaissances personnelles. Nous avons aussi trouvé un partenaire bancaire qui peut désormais se porter caution auprès des bailleurs réticents. Concernant LADOM, nous connaissons les difficultés de cet organisme à gérer la multitude des demandes malgré les bonnes volontés...

A la Réunion, de multiples organismes s’occupent de mobilité. Pensez-vous qu’ils sont efficaces ?

Ces organismes sont nécessaires et indispensables. Malgré les cas d’insatisfaction, on ne peut que saluer leur existence, et le soutien qu’ils apportent aux familles réunionnaises. LADOM permet par exemple de venir se ressourcer sur l’île régulièrement ; le Département accompagne les jeunes qui partent avec le Cnarm ; la continuité territoriale soulage du prix du billet ; sans le Crous certains ne pourraient pas se loger, etc. Je pense sincèrement que chaque organisme agit du mieux qu’il peut, jonglant entre une demande sans cesse accrue à laquelle il faut répondre, la rigueur administrative et des budgets à la baisse. La véritable question serait plutôt : comment faire pour simplifier le système ? Et aussi de travailler à une vision globale de la mobilité, allant de la préparation au départ à la possibilité d’un retour pour tous ceux désireux de mettre leurs compétences acquises à l’extérieur au profit du développement de leur île.

Mobilité : les étudiants réunionnais débarquent à Paris
L’équipe 2012 de l’association des étudiants réunionnais de Paris

Selon vous, que faudrait-il faire pour améliorer la situation des Réunionnais en mobilité ?

Plus que jamais, le travail des associations semble nécessaire. Dans un contexte de crise économique, à l’heure où la mobilité des jeunes à la Réunion apparaît comme inévitable pour palier le taux de chômage, les réseaux d’accueil pour accompagner les expatriés doivent être renforcés. La Réunion est un vivier de talents et de forts potentiels, la plupart de ceux qui nous contactent visent l’excellence au travers des études supérieures. Mais tantôt ces projets avortent à cause de la peur de partir ou le manque d’information, tantôt ils sont freinés par des difficultés administratives. Ils peuvent aussi aboutir à l’échec pour des raisons qui semblent parfois dérisoires vues de l’extérieur, mais qui forment les problématiques quotidiennes et propres à chacun : la nostalgie, le décalage culturel, climatique et social, le manque de sa famille...

La mobilité est-elle plus abordable aujourd’hui qu’hier ?

De nos jours pour les étudiants réunionnais, grâce aux aides et aux retours d’expérience, il est beaucoup plus envisageable de partir qu’il y a quelques années. Tout est mis en place pour donner sa chance à chacun. Les nouvelles technologies abolissent la distance. L’expatriation d’aujourd’hui paraît bien plus simple que celle d’hier ! A notre niveau, nous faisons tout pour accompagner les Réunionnais, leur apporter un peu de la chaleur de leur île pour diminuer les facteurs de décrochage tels que le manque, le doute ou le mal du pays. Et faire de leur mobilité une formidable opportunité d’expression de leur potentiel, d’ouverture sur le monde et d’enrichissement personnel !

Article paru dans Le Quotidien du 26 août 2012


Après un BAC S à la Réunion, deux années de prépa scientifique au lycée Lislet-Geoffroy à Saint-Denis, et un concours réussi, Franck Hoarau a pris la direction de l’hexagone pour y suivre une formation technique pluri-disciplinaire en génie civil et en aménagement du territoire. A aujourd’hui 23 ans, il évolue sur Paris en tant que chargé d’études en Ouvrage d’Art à la Direction des Routes d’Ile-de-France. Il est également porteur de projet web.


Le site de l’Association des Etudiants Réunionnais de Paris

Le profil de Franck Hoarau

Plus d’infos sur les associations réunionnaises en métropole

D’autres Regards sur l’actualité

Association des Etudiants Réunionnais de Paris
Cocktail dinatoire de l’AERP fin 2011
Publicité