Publicité

HOARAU Paul

Publié le 1er janvier 2014


Paul Hoarau, Paul Vergès et père Jean Cardonnel

Journaliste à la retraite, né le 21 novembre 1933 à Saint-Denis (la Réunion). Fils de Polecque Hoarau et de Marie-Williamine née Lossy. Marié à Eliane née Zitte. 5 enfants (Véronique, Caroline, Thierry, Gontran, Mercédès). Ti’nom : le Petit Oiseau de toutes les couleurs (qualificatif donné par des adversaires et des journalistes détracteurs dans les années 70). Études primaires à l’école de l’Immaculée Conception, secondaires au lycée Leconte de Lisle à Saint-Denis et Petit séminaire de Cilaos. École des Missions de Saint-Illan en Bretagne et études de philosophie et de théologie au Grand séminaire du Saint Esprit, rue Lhomond à Paris. Études de philosophie à la Sorbonne Journaliste à Dieu et Patrie (1955-1957), journal de l’évêché rebaptisé ensuite La Croix Sud et aujourd’hui Eglise de la Réunion dont il sera le rédacteur en chef de 1991 à 1995. Il a acheté et géré le journal Le Progrès de 1957 à 1966 et de 1968 à 1971, puis du 8 août 1975 au 9 décembre 1977, périodique fondé le 7 août 1914, titre repris ensuite par le Comité du Progrès (1972-1977) Successivement, il crée en 1957 le Mouvement Populaire Réunionnais (MPR), qui dès la fin des années 50 se transforme en Groupe du Progrès, pour lutter contre la fraude électorale, pour la décentralisation et la coopération régionale, dont la devise était “Une manière réunionnaise d’être Français”. En 1959, avec plusieurs membres du Groupe du Progrès, il figure sur une liste « anti-fraude » emenée par l’ex-gouverneur Vincent Dolor à l’élection municipale de Saint-Denis qui est battue par la liste de Gabriel Macé. En juin 1969, il appelle à voter au second tour en faveur de Georges Pompidou lors de l’élection présidentielle. Durant la même période, le Groupe du Progrès doit gérer une scisson après 340 l’adhésion de plusieurs membres dirigeants (dont Antoine Mintachy et Wilfrid Bertile) au document signé par les partisans de l’autonomie des DOM à Morne-Rouge (Martinique), dit Convention de Mone-Rouge, proclamant l’existence de nations dans les DOM (16-19 août 1971). Après avoir donné naissance en 1972 au Comité du Progrès présidé par Jean-Baptiste Lucas et rassemblant Pierre Vidot, il appelle à voter au second tour en faveur de Georges Pompidou lors de l’élection présidentielle de juin 1969. Aux élections cantonales de mars 1976, il donne l’investiture du Comité du Progrès à six candidats dont Pierre Vidot à dans le 1er canton de Saint-Denis et Gilbert Gérard à la Plaine des Palmistes. Inspirateur du Groupe d’Action Municipale (GAM) rassemblant des socialistes du Mouvement Socialiste Réunionnais (MSR), des membres du Comité du Progrès (résultant d’une scission du Groupe du Progrès) et des Républicains Indépendants (1977) sous le mot d’ordre : “Isoler le Parti Communiste et affaiblir les nationaux”, il présente quatre listes, au Tampon, à Saint- Joseph, à Saint-Louis et à Saint-Denis. Il a alors occupé diverses fonctions, telles que directeur du Fonds régional d’art contemporain, administrateur à l’université de la Réunion, directeur du menusel Eglise de la Réunion (jusqu’en mai 1995) et attaché parlementaire de Wilfrid Bertile, député socialiste de la Réunion, ex-membre du « cabinet noir » du Groupe du Progrès et rédacteur de la charte du Progrès en 1971 avec notamment Jean-Baptiste Lucas, Joseph Varondin, Pierre Vidot. En mars 1982, il affronte pour la première fois le suffrage universel en étant candidat sans étiquette à l’élection dans le 2e canton de Saint-Denis « pour en finir avec la décentralisation », sans toutefois réussir le challenge. En février 1983, il est à nouveau le candidat malheureux du Parti Socialiste aux élections régionales, en mars 1986 il est 7e sur la liste du Parti Socialiste aux élections régionales et en 1988, avec Alain Armand et Antoine Minatchy, cofondateurs du “Collectif du rassemblement de la majorité du 8 mai”, il se fait élire conseiller régional (1988-1992), apparenté socialiste. Lors des élections municipales de Saint-Denis en mars 1989, avec trois autres représentants du Comité du Progrès, Rémi Massain, Alain Armand et Jean Hoarau, il est élu sur la liste de Gilbert Annette (jusqu’en 1995). En juin 1995, il est présent sur la liste Michel Tamaya aux élections municipales de Saint-Denis et il est élu 4e adjoint au maire socialiste, chargé de la politique de la ville jusqu’en 2001 avant d’être réélu conseiller municipal d’opposition sous la mandature de René-Paul Victoria (2001-2008).

Autres

S’il n’a jamais manqué d’exprimer ses critiques envers Michel Debré à la fin des années 50, en revanche il s’est engagé en faveur de sa candidature lors de l’élection législative partielle de 1963 à la Réunion — « En toute honnêteté, pour la Réunion, en l’état actuel des choses, ce serait une folie de rejeter Michel Debré » —, notamment diront ses détracteurs pour trouver une solution aux difficultés financières de la société éditrice de son journal Le Progrès qui passera momentanément par l’apurement du passif de 5 000 000 CFA effectué par la très officielle Société Nationale d’Edition et de Presse (SNEP), avant d’être mise en faillite le 15 juin 1966 Le 25 février 1971, au cours d’une conférence de presse, il renouvelle son adhésion à sa politique, en soulignant l’immense élan des jeunes que provoque l’action de Michel Debré. Plus tard, il a toujours conservé des relations très cordiales et suivies avec l’élu de la Réunion Opposé à la bi-départementalisation de la Réunion en mars 1975, car favorable à l’Assemblée unique, il se montre favorable à deux départements en novembre 1984, avant de se montrer un adversaire de la bi-départementalisation en 1995 En mars 1990, il a tenté sans succès de lancer un tour de table pour la création de la Société de communication et de développement indianocéanique au capital de 150 000 francs pour tenter de relancer Le Progrès dont il aurait assuré la direction de la publication et produire des émissions de radio et de télévision Ardent défenseur de la coopération régionale, avocat intransigeant de l’indianocéanité, porteur du projet de « communauté économique et culturelle » entre la Réunion, l’île Maurice et les Seychelles, il été observateur de la Commission de l’Océan Indien (COI) lors du référendum d’autodétermination du 23 341 décembre 2001 aux Comores et il a été coordonnateur du comité Alexandre Monnet « chargé de mieux faire connaître la réalité indiaocéanique » (2005) Il a signé une pétition lancée par la députée communiste Huguette Bello dénonçant l’article 4 de la loi du 23 février 2005 qui incite les programmes scolaires à souligner le « rôle positif de la colonisation française outre-mer » (8 décembre 2005) ♥ Cofondateur avec Léon Legros de l’Association pour le Déroulement Normal des Opérations Electorales (ADNOE), de 1960 à 1964. Délégué régional de la Fondation Abbé Pierre, de 1992 à 1995, il organise la visite du président de la fondation d’Ammau¨s le 26 juillet 1998. Président du CS Saint-Denis en 1995 et démissionnaire la même année. Intervenant au Kabar pou la kréolité (2002) sur le thème Créolité, Métissage, Modernité. Livre : Réponses Réunionnaises (1980), évoquant le « peuple réunionnais », mis sur le même plan que le peuple mauricien et le peuple seychellois, indépendants. Prises de parole : « La bi-départementalisation est un de ses luxes que les Réunionnais ne peuvent se payer » (Le Réunionnais, 1995). « Il existe une identité sudiste. Il convient de satisfaire cette soif de responsabilités » en créant deux départements. Pour ma part, je serais davantage partisan d’une Assemblée unique qui soit à la fois Conseil général et Conseil régional » (Quotidien de la Réunion, 6 novembre 1984). « Avoir ou pas un mandat politique n’a pour moi aucune importance. L’important est que des choses se fassent. Et puis le monde politique est une jungle dans laquelle il ne faut pas faire trop d’ombre aux grands fauves… Nous avons une classe politique beaucoup plus soucieuse de faire carrière que de transformer le pays. Aujourd’hui, la réussite d’un élu se mesure au crédit qu’il parvient à obtenir pour faire du tape-à-l’oeil, sans nécessairement que cela réponde aux problèmes de la population » (Quotidien de la Réunion, 2 décembre 1996).

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

Publicité