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Muriel Venerosy, 24 ans, agent du Trésor Public à Rouen

Publié le 11 août 2008

Accompagnée par le CNARM, Muriel a pu suivre une formation aux concours de la Fonction Publique et rapidement passer des concours. Cette Saint-Pierroise est aujourd’hui agent administratif du Trésor Public en Seine-Maritime.

Muriel Venerosy
Au bureau, entourée de ses éternels dossier : "Je n’avais pas d’idée précise sur mon orientation. Ce que je voulais c’était travailler, entrer dans la vie active".

Racontez-nous votre parcours.

"Ma mère nous a élevées toute seule, ma soeur et moi, en nous poussant à être autonomes. Elle avait un créneau : "pas d’études, tu passes les concours !" C’est ce que j’ai fait… Je n’avais pas d’idée précise sur mon orientation. Ce que je voulais c’était travailler, entrer dans la vie active".

Dans quelles conditions avez-vous quitté l’île ?

"J’ai quitté la Réunion une première fois pour intégrer l’IFCASS à Dieppe : Institut de Formation aux Carrières Administratives, Sanitaires et Sociales. Cet organisme prépare aux concours de la Fonction Publique pendant une période de 10 mois... Il accueille une majorité de Domiens. L’avantage, c’est qu’il nous a mis dans le bain de la vie en métropole "en douceur". Nous vivions internat et faisions rarement les déplacements seuls pour les concours !"

Qu’avez-vous appris là-bas ?

"L’IFCASS m’a surtout aidé à avoir un esprit de compétition pour passer les concours. J’ai aussi admiré la disponibilité des professeurs prêts à tout pour qu’on réussisse. Avant de rentrer à la Réunion, j’ai réussi la première épreuve au concours du Trésor Public. Puis j’ai passé la deuxième épreuve et pendant près d’un an, j’ai attendu sagement à la maison qu’on m’appelle pour m’affecter un poste".

Et vous vous êtes retrouvée à Rouen…

"Le jour où par téléphone, les Ressources Humaines du Trésor Public m’ont demandé si j’acceptais vraiment mon poste, j’ai d’abord cru à une blague. J’ai répondu en rigolant qu’évidemment je l’acceptais et on m’a rétorqué "je vous le demande, parce que vous êtes deux à avoir été affectés en Seine-Maritime. L’autre personne habite à 200 km et elle refuse ; vous, vous êtes à 10 000 km et vous acceptez !" J’ai répondu que le travail primait..."

C’est votre deuxième départ pour la métropole.

"Ma deuxième arrivée s’est également faite en douceur. J’ai été accompagnée par le CNARM. Ils sont venus me chercher à l’aéroport et j’ai même été déposée devant mon hôtel !"

Muriel Venerosy
"Devant l’internat, à Dieppe, un des rares jours où il a neigé..."

Aujourd’hui, quel bilan tirez-vous de votre expérience ?

"Le Trésor Public est mon premier boulot. Pour autant, ce manque d’expérience n’a pas été un handicap... Ce que l’administration vous demande, c’est une bonne capacité d’adaptation et surtout, une grande ouverture d’esprit !"

Vous vous plaisez en métropole ?

"Le fait d’être en métropole me donne moins l’impression d’être "bridée’ dans mes mouvements. Je sais que si je veux partir, je peux prendre le train, l’avion, etc. pour pas cher et voir un autre coin de France. C’est aussi l’occasion découvrir une autre façon de vivre, un autre rythme..."

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Ma mère... Le fait de la savoir aussi loin, ça me déchire le coeur par moment. Et puis bien sur tout ce qui caractérise la Réunion : les carrys, les fruits, le climat, etc".

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"Les Normands ont une image très positive de l’île, tout le monde rêve d’y aller. Il y a les traditionnelles questions "est ce que vous avez des routes ?", "est ce que vous avez TF1 ?", "est ce qu’on peut skier sur le Piton des Neiges ?"... Ca me fait toujours rire d’y répondre ! Par contre, je mets souvent un bémol à ceux qui pensent qu’on se la coule douce tout le temps à la Réunion. Beaucoup s’imaginent qu’on travaille au bord de la plage".

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"La Seine-Maritime est un joli département... quand il fait beau ! Il fait souvent gris à vrai dire et j’avoue que ça me pèse un peu. Mais j’ai été étonnée par les gens d’ici. Ils sont toujours prêts à vous aider. Le soleil qui manque ici, ils vous le rendent par des actes ! Quand je lui ai annoncé que j’allais en Normandie, mon prof de bio au lycée m’avait dit : "tu verras... quand tu vas dans le Nord, tu pleures, mais quand tu en pars, tu pleures aussi !"

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Je leur dirais "n’ayez pas peur de quitter la Réunion". Pour moi, ça a été dur de quitter les jupes de ma mère, le cocon familial. Mais c’est fou comme c’est enrichissant ! Il faut quitter la Réunion pour mieux y
revenir..."

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