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Hommage d’un Réunionnais à Aimé Césaire : Imn’ti l’Omaz à Aimé

Publié le 9 septembre 2007

Oté la Rényon, Oté zèn’zan ék gramoun,
Aimé labaré, do moun la pou pleuré partou,
Kar sa lété un vré Kréol létré, en francais s’il vous plaît :
Son kozé lété ni kolonizé ni tropikalizé,
té zist’vré Oté !

Li la di partou ca domoun té attand,
Li la romans’ pou nou listwar zordi,
cat nou té ve antamn’,
Li la fé konèt son talan par son bamn démon té gadyamn

Pou tout’domoun Oté !

Mersy Aimé, pou out lécritir, out kiltir, out fièl,
Kar ou la transmèt lo pé lakantité le mièl universèl

É la fini par payé mounoir !
Argard partou zordi zot va wouar :
marmay lé fièr, la sort damn’ fénwar ék out’lespwar
la arèt mars a zenou, la refé zot lidentité damné
lété swadizan kondané !

Alé di partou… Rényoné ansamn, Senghor ék sénégalé,
kongolé, zantiyé ék André Breton ziska Chirac Oté
La ékout ali poz son kozé danzeré si nout kèr maléré,
Le gran parolèr la souaniya-nou kan noulété pou pléré
Alor mersy enkor Aimé, pou out komba honèt,
Nou promé nou va continué out kabar,
batay pou la vré fraternité an tout lèt’,
travay pou luniversèl kou la proklamé

Kar tout’ domoun issi, sir lo planèt,
i plèr son gran poèt’.

Pierre-Henri Aho

Biographie

Aimé Césaire est né à Basse Pointe en Martinique le 26 juin 1913. Son père était instituteur et sa mère couturière. Ils étaient 6 frères et soeurs. Son père disait de lui "quand Aimé parle, la grammaire française sourit..."

Après avoir obtenu son baccalauréat et le "Prix de l’élève le plus méritant", il obtient une bourse et arrive à Paris en 1931 pour poursuivre ses études, qui le conduiront du lycée Louis-le-Grand à l’École normale supérieure. En 1934, il fonde la revue l’Etudiant noir avec Senghor, Damas, Sainville et Maugée.

En 1936 il commence à écrire. Père du mouvement de la négritude, il déposera sur un cahier d’écolier les mots de la colère, de la révolte et de la quête identitaire donnant ainsi naissance à son oeuvre poétique majeure, le Cahier d’un retour au pays natal, publié en 1939 date de son retour en Martinique. Il enseigne au lycée de Fort de France. En 1941, il fonde la revue Tropiques.

Il s’engage en politique dans les rangs du Parti communiste français qu’il quittera en 1956 pour fonder deux ans plus tard le Parti progressiste martiniquais (PPM). En 1945 il devient maire de Fort-de-France et député de la Martinique. Son Discours sur le colonialisme (1950) dira sous la forme du pamphlet toute son hostilité au colonialisme européen. La politique, la poésie mais aussi le théâtre. Césaire est, également, dramaturge. Sa pensée se trouve au carrefour de trois influences : la philosophie des Lumières, le panafricanisme et le marxisme.

Moi, Laminaire publié en 1982 et La poésie (Seuil ) en 1994 sont les derniers livres en date. En 1993, il met un terme à une longue carrière parlementaire. Il a été maire de Fort-de-France plus de cinquante ans. Aux dernières élections municipales en 2001 il a passé le flambeau à Serge Letchimi.

André Breton, pape du surréalisme et ami de Césaire disait du poète de la conscience universelle, de la fraternité, et de cette négritude qu’il a révélé au monde entier :

"Aimé Césaire est un Noir qui est non seulement un Noir ; mais tout l’homme, qui en exprime toutes les interrogations, toutes les angoisses, tous les espoirs et toutes les extases, et qui s’imposera de plus en plus à moi comme le prototype de la dignité"

Pour plus d’informations, nous vous invitons également à visiter le site (livre d’or) qui lui est dédié : http://www.cesaire.org/

Quelques poèmes d’Aimé Césaire (1913-2008)

Cahier d’un retour au pays natal - extraits

Partir.
Comme il y a des hommes-hyènes et des hommes-
panthères, je serais un homme-juif
un homme-cafre
un homme-hindou-de-Calcutta
un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas

l’homme-famine, l’homme-insulte, l’homme-torture
on pouvait à n’importe quel moment le saisir le rouer
de coups, le tuer - parfaitement le tuer - sans avoir
de compte à rendre à personne sans avoir d’excuses à présenter à personne
un homme-juif
un homme-pogrom
un chiot
un mendigot

mais est-ce qu’on tue le Remords, beau comme la
face de stupeur d’une dame anglaise qui trouverait
dans sa soupière un crâne de Hottentot ?

Je retrouverais le secret des grandes communications et des grandes combustions. Je dirais orage. Je
dirais fleuve. Je dirais tornade. Je dirais feuille. Je dirais arbre. Je serais mouillé de toutes les pluies,
humecté de toutes les rosées. Je roulerais comme du sang frénétique sur le courant lent de l’oeil des mots
en chevaux fous en enfants frais en caillots en couvre-feu en vestiges de temple en pierres précieuses assez loin pour décourager les mineurs. Qui ne me comprendrait pas ne comprendrait pas davantage le rugissement du tigre.
Et vous fantômes montez bleus de chimie d’une forêt de bêtes traquées de machines tordues d’un jujubier de chairs pourries d’un panier d’huîtres d’yeux d’un lacis de lanières découpées dans le beau sisal d’une peau d’homme j’aurais des mots assez vastes pour vous contenir
et toi terre tendue terre saoule
terre grand sexe levé vers le soleil
terre grand délire de la mentule de Dieu
terre sauvage montée des resserres de la mer avec
dans la bouche une touffe de cécropies
terre dont je ne puis comparer la face houleuse qu’à
la forêt vierge et folle que je souhaiterais pouvoir en
guise de visage montrer aux yeux indéchiffreurs des
hommes

Il me suffirait d’une gorgée de ton lait jiculi pour qu’en toi je découvre toujours à même distance de mirage - mille fois plus natale et dorée d’un soleil que n’entame nul prisme - la terre où tout est libre et fraternel, ma terre.

Partir. Mon coeur bruissait de générosités emphatiques. Partir... j’arriverais lisse et jeune dans ce pays mien et je dirais à ce pays dont le limon entre dans la composition de ma chair : « J’ai longtemps erré et je reviens vers la hideur désertée de vos plaies ».

Je viendrais à ce pays mien et je lui dirais : Embrassez-moi sans crainte... Et si je ne sais que parler, c’est pour vous que je parlerai ».

Et je lui dirais encore :
« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. »

Et venant je me dirais à moi-même :
« Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, car la vie n’est pas un spectacle, car une mer de douleurs n’est pas un proscenium, car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse... »

LA ROUE

La roue est la plus belle découverte de l’homme et la seule
il y a le soleil qui tourne
il y a la terre qui tourne
il y a ton visage qui tourne sur l’essieu de ton cou quand
tu pleures
mais vous minutes n ’enroulerez-vous pas sur la bobine à
vivre le sang lapé
l’art de souffrir aiguisé comme des moignons d’arbre par les
couteaux de l’hiver
la biche saoule de ne pas boire
qui me pose sur la margelle inattendue ton
visage de goélette démâtée
ton visage
comme un village endormi au fond d’un lac
et qui renaît au jour de l’herbe et de l’année
germe

« … Pitié pour nos vainqueurs … »

Ecoutez le monde blanc
horriblement las de son effort immense
ses articulations rebelles craquer sous les étoiles dures
ses raideurs d’acier bleu transperçant la chair mystique
écoute ses victoires proditoires trompeter ses défaites
écoute aux alibis grandioses son piètre trébuchement
Pitié pour nos vainqueurs omniscients et naïfs !

Le crystal automatique

allo allo encore une nuit pas la peine de chercher c’est moi l’homme des cavernes il y a les cigales qui étour- dissent leur vie comme leur mort il y a aussi l’eau verte des lagunes même noyé je n’aurai jamais cette couleur- là pour penser à toi j’ai déposé tous mes mots au monts de-piété un fleuve de traîneaux de baigneuses dans le courant de la journée blonde comme le pain et l’alcool de tes seins

allo allo je voudrais être à l’envers clair de la terre le bout de tes seins à la couleur et le gout de cette terre-la

allo allo encore une nuit il y a la pluie et ses doigts de fossoyeur il y a la pluie qui met ses pieds dans le plat sur les toits la pluie a mangé le soleil avec des baguettes de chinois

allo allo l’accroissement du cristal c’est toi...c’est toi ô absente dans le vent et baigneuse de lombric quand viendra l’aube c’est toi qui poindras tes yeux de rivière sur l’émail bougé des îles et dans ma tête c’est toi le maguey éblouissant d’un ressac d’aigles sous le banian


Jour et Nuit
(Extrait de « Les armes miraculeuses », 1946)

le soleil le bourreau la poussée des masses la routine de mourir et mon cri de bête blessée et c’est ainsi jusqu’à l’infini des fièvres la formidable écluse de la mort bombardée par mes yeux à moi-même aléoutiens qui de terre de ver cherchent parmi terre et vers tes yeux de chair de soleil comme un négrillon la pièce dans l’eau où ne manque pas de chanter la forêt vierge jaillie du silence de la terre de mes yeux à moi-même aléoutiens et c’est ainsi que le saute-mouton salé des pensées hermaphrodites des appels de jaguars de source d’antilope de savanes cueillies aux branches à travers leur première grande aventure : la cyathée merveilleuse sous laquelle s’effeuille une jolie nymphe parmi le lait des mancenilliers et les accolades des sangsues fraternelles.

Prophétie


où l’aventure garde les yeux clairs
là où les femmes rayonnent de langage
là où la mort est belle dans la main comme un oiseau
saison de lait
là où le souterrain cueille de sa propre génuflexion un luxe
de prunelles plus violent que des chenilles
là où la merveille agile fait flèche et feu de tout bois

là où la nuit vigoureuse saigne une vitesse de purs végétaux

là où les abeilles des étoiles piquent le ciel d’une ruche
plus ardente que la nuit
là où le bruit de mes talons remplit l’espace et lève
à rebours la face du temps
là où l’arc-en-ciel de ma parole est chargé d’unir demain
à l’espoir et l’infant à la reine,

d’avoir injurié mes maîtres mordu les soldats du sultan
d’avoir gémi dans le désert
d’avoir crié vers mes gardiens
d’avoir supplié les chacals et les hyènes pasteurs de caravanes

je regarde
la fumée se précipite en cheval sauvage sur le devant
de la scène ourle un instant la lave
de sa fragile queue de paon puis se déchirant
la chemise s’ouvre d’un coup la poitrine et
je la regarde en îles britanniques en îlots
en rochers déchiquetés se fondre
peu à peu dans la mer lucide de l’air
où baignent prophétiques
ma gueule
ma révolte
mon nom.

Tam-tam de nuit

train d’okapis facile aux pleurs la rivière aux doigts charnus fouille dans le cheveu des pierres mille lunes miroirs tournants mille morsures de diamants mille langues sans oraison fièvre entrelacs d’archet caché à la remorque des mains de pierre chatouillant l’ombre des songes plongés aux simulacres de la mer

Contexte historique de la naissance de la littérature francophone

Le colonisation française se fit sur le principe de l’assimilation. Avec un tel passif, les nègres francophones sentent le besoin de montrer ce qu’ils sont, d’assumer leur négritude. Leurs cultures ont été niées. Dans les années 30, C. Levi Strauss, L. Frobenius, Marguerit Nied, forment une nouvelle approche anthropologique, et montrent que l’on ne peut pas comparer une culture à une autre. La culture est l’ensemble des réponses apportées aux contraintes de la nature. La pensée, avant 1930, considérait trois états : les peuples civilisés, occupant le territoire greco latin et judeo chrétien, les barbares, pas totalement inhumains, occupant le pourtour méditerranéen, et les sauvages, au delà de ces limites.

I. Histoire et colonisation

Contexte de l’écriture de Cahier d’un retour au pays natal, où apparaît pour la première fois le terme de "négritude". Aimé Césaire est né en 1913, il dut député maire de la Martinique, il est actuellement encore maire, c’est l’inventeur du concept de négritude, lancé dans les années 20 en France, avec le Sénégalais L. S. Senghor et le guyanais L. G. Damas. Le Cahier d’un retour au pays natal, est publié pour la première fois en 1939 dans la revue "volonté", il va être édité en 1943 avec une préface d’André Breton, et publié seulement à la fin de la guerre aux éditions

Présence africaine.

Hormis la littérature orale, il existe une littérature negro africaine anglaise, française et espagnole.

La naissance de cette littérature en France est fixée en 1921, avec la publication de Babouala, par René Maran, fonctionnaire français en Oubangui Chari (actuelle république centraficaine). C’était une période où le travail forcé était important. Par ce roman, il dénonce les abus de la colonisation, il veut montrer que les nègres ont une culture et identité propre. Le roman va recevoir le prix Goncourt, cela fait scandale et R.Moran est viré de l’administration. Ce livre est considéré comme point de départ de la littérature négro africaine française.

Le développement de celle ci s’est nourri de plusieurs influences.

Une influence noire américaine.

Le mouvement qui a le plus influencer est celui de W.E.B. Dubois qui écrit en 1905 Ames noires, dans le contexte d’une amérique raciste : "Je suis un nègre et me glorifie de ce nom".
Le mouvement de la negro renaissance, avec Langston Hugues, Claude Mc Kay... Ils vont revendiquer l’appartenance à la société américaine et leur identité noire ; "moi aussi, je suis l’Amérique".

Le "come back to africa". Mouvement de retour en afrique et fondation du Liberia avec M.A. Garvey.

Le mouvement des anthropologues.

Le relativisme culturel : Marguerite Meed. Les plus connus sont : L. Frobenius, C. Levi Strauss, M. Delafosse. Le société elle même est un fait de culture, il n’y a pas de société sans culture. La culture étant l’ensemble des modifications apportées aux questions de la nature.. Il n’y a pas de société sans culture et chaque culture est originale. Le relativisme culturel, s’oppose au diffusionisme, foyer unique de culture qui s’est diffusée dans le monde. C’est pourquoi la colonisation s’est faite civilisatrice.
A l’époque, africains et antillais commencent à être envoyés en France, et les intellectuels à la Sorbonne, où ils sont mis face à un racisme ordinaire, à travers de textes notamment.

Leo Frebennuis écrit une histoire de l’Afrique noire, publiée en 1930. Il veut montrer que l’Afrique a une civilisation, et que celle ci peut donner des leçons à l’occidentale. "Civilisé jusqu’à la moelle des os, l’idée du nègre barbare est une invention de l’Europe".

André Gide fait un voyage au Congo, ce qu’il voit est pire que ce que disait René Maran. Révolté, il publie son carnet de voyage, "si l’inintelligence caractérisait le nègre, il y aurait alors fort peu d’européens".

Un fait historique est important, c’est la première révolte noire victorieuse, de Saint Domingue devenue Haïti, en 1804. C’est là que naît la première littérature noire de contestation, avec le docteur Pria-mas et Jacques Roumain, qui ont fondés le mot indigéniste, précurseur de la négritude.

Le contexte permet une prise de conscience et l’affirmation par les africains de leur identité. Leur premier mode d’expression est le journal, le plus célèbre est "légitime défense" (1932), créé par trois personnes : Etienne Lero, Jules Maunerot et R. Menil, se réclamant du communiste et dénonçant fortement la colonisation et l’aliénation des antillais. Ce complexe racial, cet aliénation allant jusqu’à la honte de leur origine. La littérature antillaise était de la décalcomanie, imiter pour qu’on puisse écrire le poème sans penser que c’est un noir qui l’a écrit. Littérature en décalage d’avec la réalité. Césaire se fâche et dit que la Martinique n’est pas un bouquet de fleurs, une carte postale ; et cette image n’est pas seulement la faute des français, mais aussi des antillais. L’idéal était le mariage mixte, pour éclaircir la race. Frantz Fannon "Peaux noires, masque blanc".
" Légitime défense " est publié le premier juin 1932, et est interdit le jour même, c’est un coup de tonnerre.

En 1934, un autre journal va naître, d’orientation plus culturelle que politique, avec Ousman Diop et Aloune Diop, deux Sénégalais.

En 1947, naît le journal présence africaine qui a pour fondateur Aloune Diop et dont le premier rédacteur en chef est Aimé Césaire. Le journal veut faire l’inventaire des valeurs nègres de culture.

Avant la naissance de celui ci, la négritude était un mouvement presque uniquement politique. Le journal veut aller au delà du concept de l’époque de la négritude, non seulement le dire, mais montrer que celle ci a une culture :pratiquer la négritude positive. En 48, il y a la publication de l’anthologie de Senghor. Des blancs participent aussi au mouvement, elle est présentée comme un humanisme concret. Toutes les races appartiennent à l’humanité, et on ne peut en exclure aucune. Les personnes les plus reconnues y participent : Sartre, Gide, Camus, Dr Rivet, Breton, Théodore Monod. En 1949, c’est la naissance des éditions de Présence africaine.

II. Le contexte historique

Deux faits d’une grande importance vont marquer le continent africain : la traite négrière et la colonisation.

La traite négrière

La traite a duré officiellement quatre siècles. Les premiers négriers sont les Arabes. On estime a 25 millions le nombre des nègres arrivés sains et saufs en Amérique, et que pour un nègre arrivé, quatre sont mort durant le trajet. Le passage obligé est l’île de Gorée, au large du Sénégal. La traversée se fait dans des conditions épouvantables, morts et suicides. Les négriers choisissaient des hommes valides, dans la 25e année, ainsi que les jeunes femmes, c’est une véritable saignée dans la population.

Au début, on exploitait les indiens, et quand il n’y en eu plus, on alla chercher les noirs.
La traite négrière a été un traumatisme violent, sans précédent dans l’histoire.

Les africains déportés, pour résister culturellement dans ces conditions difficiles pratiquèrent le culte de la mémoire. Littérature, poésie de la mémoire, ou la traite tient une grande place.

La traite n’a pas été l’œuvre du seul blanc, elle a été rendue possible a cette échelle par la complicité de roitelets noirs, d’où la rancœur de certains noirs américains envers les africains.

Les antillais ont très mal accueilli la négritude, mouvement de révolte contre Césaire : le Discours antillais d’Edouard Glissant. Pour eux, cela fait trois ou quatre siècles qu’ils ont quitté l’Afrique ,ils réclament plutôt de l’antillanité. Une autre génération, avec Chamoiseau, Confiant, Barnabé, qui ont écrit ensemble une Éloge de la créolité. Se réclamant nègres, français et indiens.

Plus on s’éloigne de Césaire, plus le nègre s’estompe.

Césaire dit : j’accepte mes origines, mais que vais-je en faire ?

La conséquence de la traite négrière est l’aliénation et l’acculturation.

Il y eu beaucoup de révoltes et de marronages (fuir le maître et aller dans la forêt). De nombreuses révoltes vont échouer parce que mal organisées. La révolte de Tamango, racontée par Mérimée : après avoir vendu ses frères, il a été embarqué comme esclave contre sa volonté. Il organisa une révolte et massacra tout l’équipage le Temps de Tamango de Boubacas Boris Diop.
La grande révolte victorieuse est celle de Toussaint Louverture à Haïti.

CRPN : quête identitaire, reconstruire une identité perdue.

La colonisation :le deuxième grand traumatisme de l’Afrique

Dans le Discours sur le colonialisme, Césaire est extrêmement violent.
Elle est souvent schématisée par trois M ou trois C : Missionnaire, marchand, militaire, ou Colonisation, christianisation, civilisation.

Le colon, prédateur, est méprisant. L’Angleterre, la France, l’Allemagne, la Belgique et le Portugal envahissent totalement l’Afrique.

À la conférence de Berlin, en 1885, ils découpent l’Afrique arbitrairement, sans se préoccuper des invraisemblablement, ces frontières existent encore à 95%.

Deux préjugés étaient à la base de tout :

* L’Afrique est une table rase sur laquelle on peut tout construire, donc apporter la civilisation est une bonne chose.
* Il n’y a pas chez les africains de sentiment national.

Les premiers accueils étaient favorables, puis il s’est dessiné des résistances jusqu’aux indépendances. La conquête française est arrêtée en 1886, puis en 1900.
Les deux grands résistants furent Sammory en Afrique de l’ouest et Chaka en Afrique du sud. Chaka est présenté comme le Napoléon noir, c’était un conquérant. Ce sont des gens qui vont avoir une grande importance dans la production littéraire africaine.

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