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DINDAR Nassimah

Publié le 1er janvier 2014


Gilbert Annette, Nassimah Dindar

Enseignante, femme politique née le 20 janvier 1960 à Saint- Louis (la Réunion). Fille d’un commerçant et enseignant coranique originaire du Gujerat, en Inde, Amode Mangrolia et de Sarah née Kapodia. Mariée à 17 ans à Ousmane Cadjee (un mariage arrangé par ses parents, avouera-t-elle), elle divorce un an plus tard pour épouser en 1983 un magistrat, James Joseph Juan de qui elle divorce en 2000 pour une troisième union avec Ibrahim Dindar en 2001. 2 enfants de son premier mariage (Abdul Hack, Farah). Éducation religieuse stricte en même temps que sa scolarité au collège de Sainte-Suzanne à la Réunion, de la 6e à la 4e, puis au collège de Saint-Benoît où on la retire dès la 3e, avant de la réintégrer sur l’insistance du principal de l’établissement, Albert Ramassamy, et de son 205 professeur de littérature, Jean-Claude Fruteau. Baccalauréat série A4 au lycée Leconte de Lisle à Saint-Denis. Licence de lettres modernes obtenue à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’université de la Réunion. Certificat d’aptitude pédagogique aux enseignements techniques. Maîtrise de lettres modernes à la Faculté des lettres d’Aix-en- Provence (Bouches-du-Rhône) Surveillante d’externat afin de financer ses études (1978- 1983), elle devient maître-auxiliaire (1983-1989), puis professeur d’histoire géographie au collège Bourbon à Saint-Denis (1984-1989) ; enfin professeur de lettres au lycée du Butor à Saint-Denis en 1989 Elle est de celles qui savent saisir leur chance. Qui aurait dit que cette jeune femme aurait dépassé celui qui lui a mis le pied à l’étrier en politique, jusqu’à lui faire de l’ombre, et lui ravir le pouvoir. Elle est entrée en politique en 1991 comme membre du bureau de l’Union Centriste et Libérale (UCL) créée et présidée par Ibrahim Dindar. Elle se frotte pour la première fois au suffrage universel, sans succès, comme candidate sur la liste de Jean Chatel aux élections municipales de Saint-Denis en 1995. Membre du conseil national de l’UDF en 1996, elle donne sa démission de l’UCL, mais retrouve son “dalon” Ibrahim Dindar en étant sa suppléante aux élections législatives de 1997 dans la 1e circonscription de la Réunion. Encartée à l’UDF, elle soutient la candidature d’Edouard Balladur à l’élection présidentielle de 1995, puis rejoint la même année le RPR de Jacques Chirac. Son premier mandat local sera celui de conseiller régional en 1998 où elle est élue sur la liste Réunion France Europe (RFE) conduite par Margie Sudre. Secrétaire départementale adjointe du RPR de 2000 à 2001, elle passe en mars 2001 de la Région au Département en se faisant élire conseillère générale du 1er canton de Saint-Denis. Dans le même temps, elle se fait élire 3e adjointe au maire RPR de Saint-Denis René-Paul Victoria (2001-2008), membre du groupe Démocratie et Liberté au sein de l’assemblée municipale avec Ibrahim Dindar et 6 conseillers municipaux. Réélue conseillère générale en mars 2004, elle devient le 2 avril de la même année la première femme élue présidente du Conseil général de la Réunion et la première femme musulmane élue dans cette institution en France. « Un grand pas de franchi », dira-t-elle ce jour-là en mesurant la « symbolique » de son élection. Mais son parcours devient aussitôt moins lisible. Candidate dissidente de l’UMP, elle s’autoproclame candidate de la majorité présidentielle en se présentant dans la 1re circonscription à l’élection législative de juin 2007 sous cette étiquette de “Majorité présidentielle”. Réélue conseillère générale en mars 2008, elle occupe à nouveau la présidence du Conseil général grâce à une majorité formée par L’Alliance et regroupant le Parti Communiste Réunionnais et divers-gauche, mais également le Parti Socialiste, le MODEM et deux dissidents UMP, Ibrahim Dindar et Gino Ponin-Ballom. Elle provoque alors la contestation de 20 conseillers généraux de droite qui annoncent leur démission de l’UMP et forment un nouveau parti politique local, Objectif Réunion, soutenu par deux parlementaires, René-Paul Victoria et Didier Robert. Elle adhère alors à l’UMP, devient membre du bureau national et déléguée régionale à la diversité (jusqu’en mars 2008). Candidate aux élections municipales de Saint-Denis de mars 2008 à l’avant-dernière place sur la liste de René-Paul Victoria, elle n’est pas élue, le maire sortant et tête de la liste étant battu par le socialiste Gibert Annette et allié à Gino Ponim Ballom et Ibrahim Dindar.


Ibrahim Dindar et Nassimah Dindar

Autres

Au titre de ses mandats électifs, elle est présidente de la SEMATRA, principale actionnaire d’Air Austral, reconduite en août 2008 Elle s’est déclarée favorable à la proposition de Paul Vergès, leader du PCR et président de la Région Réunion, de réviser l’article 73 de la Constitution pour bloquer le transfert des TOS (21 février 2005) Elle s’est prononcée en faveur du Oui au référendum sur la Constitution européenne de mai 2005 qui a réuni 44% des suffrages à la Réunion contre 56% pour le Non Membre de l’éphémère PPR, Parti Populaire Réunionnais, créé par André Thien Ah Koon au début des ennuis judiciaires de l’ex-député-maire (novembre 2006) Dans une lettre de lecteur publiée dans le Journal de la Réunion (10 octobre 2008), elle s’est déclarée favorable à la candidature de 206 Barack Obama à la présidence des Etats-Unis : « Voter Obama, c’est un peu voter pour la Réunion » ♥ Ses actions citoyennes et sa politique en faveur de la promotion de la femmes réunionnaises pendant plus de quinze ans à travers plusieurs associations lui ont valu le soutien notamment de la députée communiste Huguette Bello Membre fondateur avec Graziella Leveneur (PCR) et Fernande Anilha (PS) de La Femme Réunionnaise, association créée en 1980 mais dissoute en 1987 Membre de la coordination des associations féminines en 1996 Cofondatrice avec Thérèse Baillif, présidente, de l’AFAR, Association des femmes actuelles de la Réunion, vice-présidente de 1990 à 1994 et présidente depuis 1994. Vice-présidente de l’AMAFAR Membre du Conseil national des femmes francophones. Membre du bureau de l’Assemblée des Départements de France (ADF) Présidente du Comité opérationnel outre-mer du Grenelle de l’Environnement, depuis le 6 février 2008 Membre d’honneur du Rotary Club de Saint-Denis.

Prise de parole

« Pour moi, être musulmane, c’est vivre sa religion dans une relation intime entre Dieu et soimême. (…) Je suis une femme musulmane et fière de l’être (…). Mais je suis une élue laïque, une Réunionnaise élue de la République » (Quotidien de la Réunion, 2 avril 2004). Distinctions : Distinguée comme “Homme de l’Année 2004” par l’hebdomadaire Télé Mag pour son élection à la présidence du Conseil général de la Réunion. Prix d’Excellence pour les femmes réunionnaises 2004 décerné par la Région Réunion présidée par Paul Vergès.

Décorations

Chevalier dans l’Ordre national du Mérite (2005). Chevalier de la Légion d’honneur.

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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