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Julie Marianna David, community manager international

Publié le 1er novembre 2012

Mariée, globe trotteuse, community manager et blogueuse à ses heures perdues, Julie a déjà une longue expérience de mobilité depuis qu’elle a quitté la Réunion à l’âge de 16 ans. De formation littéraire, juridique et politique, elle a créé, en 2011, son entreprise en Australie. A 25 ans, elle propose ses services aux entreprises et les accompagne dans le développement et la mise en œuvre de leur stratégie sociale et d’internationalisation en ligne.

Julie Marianna David

Racontez-nous votre parcours.

Je suis née dans le sud de la France, à Toulon, mais j’ai grandi à La Réunion. Mes parents sont originaires du sud : les hauts de Saint-Joseph du côté de mon père et La Rivière Saint-Louis du côté de ma mère. Nous avons vécu à Saint-Denis. J’ai quitté l’île en 2003, à l’âge de 16 ans, ma mère ayant obtenu une mutation professionnelle à Paris. J’ai fini ma scolarité à Versailles, au lycée militaire de Saint-Cyr. Faute de moyens financiers pour survivre dans la capitale et y faire de longues études, je pensais devenir officier !

Qu’avez-vous fait ?

J’ai finalement décroché une bourse d’études et je me suis inscrite en classe préparatoire littéraire. Après la khâgne, j’ai obtenu une licence de Droit public en 2008, puis un master en Science politique et Relations internationales en 2010. En parallèle, j’ai accumulé plusieurs expériences professionnelles : en 2009, j’ai eu l’opportunité d’effectuer un stage à Paris, au SGAE (Secrétariat général des affaires européennes), un service du Premier ministre. Je me suis ainsi familiarisée avec le milieu de la haute fonction publique nationale et communautaire, lors de mes déplacements réguliers à Bruxelles au sein des institutions européennes. En tout, j’ai vécu six ans à Paris.

Et ensuite ?

2009 est également l’année où je me suis envolée pour l’Australie afin de perfectionner mon anglais et pour y effectuer mon stage de fin d’études. A Perth et à Sydney, j’ai eu l’occasion de collaborer en tant qu’assistante parlementaire auprès de sénateurs du parti vert australien (The Australian Greens). J’ai également endossé le rôle d’assistante de recherche pour une organisation environnementale. Au cours de ce voyage au pays des kangourous, j’ai eu le bonheur de rencontrer celui est qui devenu, en janvier 2011, mon mari. Je me suis installée à Canberra, d’où est originaire mon époux. J’y ai notamment enseigné le français, avec pour élèves, des ambassadeurs ! Depuis 2012, j’évolue dans le domaine très hybride qu’est le community management international. J’habite depuis peu dans le sud de l’Espagne, à Málaga. Ensuite ? L’avenir nous le dira !

Quels sont vos projets ? 

Julie Marianna David

Mon travail actuel me permet d’être libre géographiquement et de concrétiser un rêve d’adolescence : à 17 ans, j’avais pour ambition de perfectionner mes langues en vivant en Australie et en Espagne !
Aussi, tout ce que j’entreprends actuellement fait partie intégrante de mon projet professionnel : je souhaite à terme, utiliser mes compétences linguistiques et de communication acquises avec l’expérience et qui viennent compléter ma formation pluridisciplinaire, au bénéfice des institutions publiques ou bien au service d’organisations internationales ou non gouvernementales.

Dans l’immédiat, je développe mes projets et je blogue sur mes propres supports. A ce jour, je suis éditrice des blogs Apprendre à Bloguer (qui comme son nom l’indique, donne des conseils pour se lancer dans le blogging), Au pays d’Oz (un blog d’information qui aide les francophones à s’installer en Australie) et juliemarianna.com (un blog éponyme personnel qui retrace "ma vie en ligne").

Que vous apporte cette expérience de mobilité ? 

Découverte d’autres cultures, apprentissage d’autres langues, défis et dépassement de soi, rencontre de mon mari, réalisation de mes rêves... force est de constater que mon expérience de mobilité m’apporte énormément ! Je crois même que j’y suis "accro".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

La famille, qui vit principalement sur l’île et que je n’ai pas l’occasion de visiter très souvent. Mais aussi, le carri porc pommes de terre, mon plat réunionnais préféré !

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ? 

Fraîchement diplômée, j’ai eu l’occasion de revenir sur l’île pendant deux mois, où j’envisageais une éventuelle installation après mon mariage. J’ai été très découragée par les niveaux de rémunération proposés, particulièrement bas (nonobstant le parcours universitaire et professionnel) qui, conjugués à la vie chère, rendent la qualité de vie à La Réunion limitée. Cette expérience m’a d’ailleurs confortée dans mon choix de l’expatriation. Je suppose que de nombreux jeunes Réunionnais opèrent ce même choix, pour des raisons plus ou moins similaires.

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Je suis bien sûr en contact avec la famille et les amis. Du point de vue professionnel, le marché réunionnais constitue mon principal terrain d’action. Mon origine réunionnaise et mon profil international sont, en ce sens, un véritable atout !

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

J’ai choisi Málaga pour son climat. Je vis dans un village, dans les hauteurs, tout en étant à 30 minutes de la mer. Les personnes rencontrées sont très sympathiques, mais j’ai encore du mal à m’adapter à leur mode de vie nocturne !
Concernant l’Australie, que j’appelle mon pays d’adoption, c’est un pays authentique, que j’apprécie pour sa nature presque incommensurable, à en couper le souffle. Ayant auparavant toujours vécu en ville, je ne me vois décidément plus redevenir citadine ! Mais j’avoue que mes mauvaises habitudes parisiennes (le côté "speed" et le stress, notamment) résistent encore un peu lorsqu’elles sont confrontées à la "no worries attitude" des "Aussies" (toujours très relax et "sans soucis") !

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ? 

Les jeunes Réunionnais avec lesquels j’ai été au collège ou au lycée ont presque tous voyagé, que ce soit en Métropole, en Australie, au Canada, aux États-Unis, en Asie, etc. Je les découvre enrichis, épanouis et surtout, au parcours méritant : ils ont fait de longues études ou de grandes écoles et ont obtenu des postes importants et/ou très intéressants. J’encourage donc les jeunes Réunionnais à repousser leurs limites et à oser s’expatrier. Une aventure à l’étranger est une expérience dont on en ressort toujours grandi.

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