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Le jour où… J’ai rencontré ma famille mondiale (suite et fin)

Publié le 27 novembre 2010

Aventuriers réunionnais de la mobilité, Nirina et Rodolphe font le tour du monde depuis quatre ans sans réel budget. Ils nous racontent leur voyage dans une série d’articles. Episode 13 : Le jour où… J’ai rencontré ma famille mondiale (2e partie). Paroles autour du voyage.

photo : Rodolphe Sinimalé

Journal des aventuriers – Novembre 2010 :

« Faisons ensemble une expérience, vous voulez ? Posez-vous juste un moment et respirez. Respirez naturellement, consciemment. Sentez les tensions et les blocages dans votre cou, vos épaules et votre dos. Détendez-les, relaxez-vous. Percevez-vous votre cœur qui bat ? Entendez-vous le flot incongru et continu de pensées, d’émotions et de sensations qui coulent le long des rives de votre esprit ? Respirez encore. Respirez profondément. En une fraction de seconde, l’air frais et pur passe à travers vos narines puis pénètre votre corps, irriguant vos poumons, vous apportant l’énergie, vous offrant la vie. Votre cœur bat et permet au sang de circuler, nourrissant ainsi chacun de vos organes, chacune de vos cellules – des milliards de cellules ! C’est une machinerie incroyable, un hommage du Ciel et de la Terre, un cadeau exceptionnel. Un miracle superbe qui se produit perpétuellement, ici et maintenant.
Demandez-vous alors : que vais-je faire de ce prodigieux présent aujourd’hui ?

Albert Einstein a dit : "Il y a deux façons de vivre sa vie. L’une est de penser que rien n’est un miracle. L’autre est de penser que chaque chose est un miracle."J’ai choisi mon camp. J’ai choisi d’apprécier chaque seconde de cette précieuse existence. J’ai choisi le don et le partage. J’ai choisi d’ouvrir mes yeux chaque matin comme si c’était la première fois.

Bien sur, certains jours, cela m’est plus difficile et il m’arrive alors d’oublier, de m’égarer. Mais il suffit que je respire, que je sente cette magie en moi et tout autour pour qu’à nouveau, je ressente le miracle de la pleine conscience, la beauté de la vie. Durant ces quatre années, voyager a été ma façon de ne pas oublier la magie de ce monde, de me recueillir et de grandir, de sentir mon cœur battre. De vivre ! Aujourd’hui, dès que je respire, je me sens libre. Je suis en paix.

Giada

copyright : Rodolphe Sinimalé
La belle et latine Giada à droite avec sa maman à gauche. Nirina et Rodolphe.

Elle a l’énergie des gens qui ont soif de découvertes, soif de vivre. Avec d’immenses yeux qui captent la lumière, elle apprend du monde et donne avec amour. Elle nous a accueilli chez elle, en Italie, et a pris soin de nous comme de sa propre famille.

« Il viaggio è "semplicemente" una maniera di scoprirsi. Non si ha l’assoluto bisogno di viaggiare per capire la nostra essenza ma ti aiuta a scoprire la sensazione di libertà e di « ossigeno a pieni polmoni »… Il sentirsi soli di fronte un tutto sconosciuto ti libera... Libera la mente ed il tuo modo di relazionarti perchè non sarai piu in QUELLA società, con QUELLE persone, in QUELLE situazioni. Sei te, ma riparti da zero, inizi a contare, ma senza costrizioni.
Viaggiare per sentirsi parte di un tutto sconosciuto, attraverso la naturale scoperta di se stessi.
Viaggiare per riemprire gli occhi di emozioni e la mente di colori ».

« Le voyage, c’est "simplement" une manière de se découvrir. Voyager, ce n’est pas seulement comprendre notre essence, c’est aussi gouter à la sensation de liberté, c’est sentir « ses poumons se remplir d’oxygène ». Être seule face à l’inconnu te libère… Cela libère ton esprit et change la relation que l’on peut avoir avec CETTE société, CES gens, CES situations. On reste toujours soi-même mais c’est comme si l’on repartait de zéro, à chaque fois. Voyager pour faire partie de l’inconnu et ainsi se redécouvrir. Voyager pour se nourrir d’émotions et pour montrer à notre esprit de nouvelles couleurs ».

Danny

copyright : Rodolphe Sinimalé
Danny et Katrina : deux Américains à La Réunion, au sommet du Piton des Neiges !

Daniel l’américain. Un ami, un vrai. De ceux qui sont toujours vrais. De ceux sur lesquels on peut vraiment compter. Je me rappellerai toujours lorsqu’il est venu nous voir à La Réunion : les douaniers ne comprenaient pas ce qu’un Californien venait faire ici !

« I have a favorite quote from Mark Twain : “Travel is fatal to prejudice, bigotry, and narrow-mindedness.”
For me travel is a relief from the spinning wheels of the world. It is a time to reflect, to meet new people, to eat strange foods, and take in strange sights, smells, and sounds. It is a chance to venture out of the ordinary and into the unknown. To learn, and laugh, and say “I’ve never thought of it that way before.” All these seeds help me to understand my newspaper, my neighbor, my friends, and myself ».

« Mark Twain a écrit l’une des mes citations favorites : « Le voyage est fatal aux préjugés, au fanatisme et à l’étroitesse d’esprit ».
Le voyage est pour moi un apaisement, loin du tournoiement fou de la grande roue du monde. C’est un temps propice à la réflexion, un moment particulier pour gouter à des plats étranges et exotiques, voir de nouvelles choses, sentir différentes odeurs et entendre d’autres sons. C’est une chance précieuse pour s’aventurer hors du quotidien ordinaire et de plonger dans l’inconnu. Pour apprendre, rire et pouvoir dire : « Je n’y aurais jamais songé de cette façon auparavant ».
Tout cela m’aide à mieux comprendre le journal que je lis le matin, mes voisins et mes amis. A mieux me comprendre, aussi. »

Sully

copyright : Rodolphe Sinimalé
Sully, entouré de mes frères et soeurs du monde ! (2e en partant de la gauche)

Mon compagnon : « com » et « panis » : celui avec lequel je partage le pain. Un frère, surtout. Probablement l’étincelle qui a mis le feu a ce projet d’une vie. C’est enfin et surtout l’histoire de deux amis d’enfance dont les routes se sont séparées un temps pour mieux se retrouver, quelque part dans le monde entier.

« Parksa mon ti pei ?
Le voyaz, c’est ma vie, ma passion, ma tendresse, mon maitre
Le monde lé beau, surprenant. Magnifique !
Le voyaz i mont a mwen que quelque soit son nom - Allah, Dieu, Krisna - Li lé partout et Li largue pa ou, que Li sera toujours là... Merci.
Le voyaz, c’est l’aventure. Rouv’ gran lo yeux mon frér, rouv’ gran lo yeux ma sœur, c’est parti : paysages dangereux... Rencontres inoubliables… Nouvel Langue ek nouveaux dalons !
Mais prépare out ker : i faudra être flexible, insouciant parfois, aimant comme un marmaille.
Résultat : l’émerveillement, l’apprentissage… et beaucoup d’amour et de souvenirs, gravés dans ta chair. Ceci dit, comme Jean-Paul II la dit nout tout le 02 mai 1989 : « MARCHE PAS DANN FE NWAR ! ».
Dalon, dalone, oubli zamais : tout lé possible ! I suffit zot i croit ! La Vie lé magique é lo bann secrets lé ici sur Terre… Et dann nout ker. Trouve a li !

Un simple Marmaille la cour ki dékal au gré du vent… Zalizé kan même ! »


Dans le vieux bus bleu et rouge qui nous mène à la station centrale de Kuala Lumpur – « KL Sentral » pour les voyageurs – j’essaie tant bien que mal d’écrire ce carnet de voyage. Mais entre deux virages pris trop rapidement – l’autocar tangue tellement que j’ai le sentiment que jamais nous n’arriverons à destination – j’ai la tête qui tourne et l’estomac qui se retourne. Dehors, de grosses gouttes éparses annoncent l’arrivée imminente de la saison des pluies. Dans le bus, une femme sans âge se faufile à travers les gens et m’offre un merveilleux sourire, celui de la sagesse. Je revois les visages de celles et ceux qui m’ont tant inspirés, et que j’ai fini par appeler : ma famille mondiale ».

A suivre...

Lire aussi :
Aventuriers réunionnais de la mobilité : ils font le tour du monde…
- Episode 1 : Le jour où... Nous avons traversé le Japon sans un rond
Episode 2 : Le jour où… Nous avons fêté l’Independance Day à Chicago
- Episode 3 : Le jour où… J’ai fait une retraite dans un monastère bouddhiste thaïlandais
- Episode 4 : Le jour où… Nirina a fêté son anniversaire au Mont Cook en Nouvelle Zélande
- Episode 5 : Le jour où… Nous avons conduit un scooter à Saigon
- Episode 6 : Le jour où… Nous avons appris à faire des pizzas en Italie
- Episode 7 : Le jour où… Nous avons partagé des gâteaux dans la rue à Barcelone
- Episode 8 : Le jour où… J’ai dormi chez un chauffeur de taxi en Inde
- Episode 9 : Le jour où… Nous avons rencontré un couple de Réunionnais en Australie
- Episode 10 : Le jour où… Nous nous sommes faits arrêter par une fausse milice à Madagascar
- Episode 11 : Le jour où… Nous nous sommes faits arrêter par une fausse milice à Madagascar 2/2
- Episode 12 : Le jour où… J’ai rencontré ma famille mondiale (1ère partie)
- Episode 14 : Le jour où… Nirina partagea un moment lyrique
- Episode 15 : Le jour où... j’ai rencontré le maître de méditation américain Alan Wallace
- Episode 16 : Le jour où… J’ai visité le PIA Mind Centre en Thaïlande
- Episode 17 : Le jour où... j’ai rencontré Matthieu Ricard, moine bouddhiste et écrivain
- Episode 18 : Rodolphe et Nirina : plaidoyer pour le sourire
- Episode 19 : Le jour où... J’ai fait goûter le gâteau patate partout dans le monde
- Episode 20 : Le jour où… J’ai pris le temps de vivre à Madagascar
Aventuriers réunionnais de la mobilité : l’heure du retour
Les secrets du voyageur : sourires, réseaux et partage
Rodolphe et Nirina, l’interview

Joindre Rodolphe et Nirina : [email protected]


Rodolphe Sinimale is a traveler, meditation teacher and writer.
In 2006, he left his position and sold out every little thing to focus entirely on the spiritual path. His search has led him all over the world - from Madagascar to Vietnam, from New-Zealand to Japan, from USA to Thailand – in order to learn, to give and to share.

Rodolphe Sinimale holds a M.B.A in Human Resources Management, from the Paris Graduate School of Management, France.

Amis de voyage

photo : Rodolphe Sinimalé
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Rodolphe et son petit frère !
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